27 août 2006
Ceci sera mon dernier message de Dakar avant longtemps…en effet, je pars ce vendredi pour tes vacances que je crois bien méritées, qui se passeront à Milan, Florence et Rome (avec quelques escapades dans les environs, bien entendu). Ainsi, les prochaines photos ne porteront plus sur le lac rose, Gorée ou des trifluviennes, mais bien sur un duomo, le Castel Sant’Angelo ou autres panthéons. Nul besoin de vous dire que je suis aussi excité qu’un jeune marié.
Les dernières semaines ont été relativement tranquilles, comme c’est le cas depuis que mes amies de Trois-Rivières m’ont lâchement abandonné pour reprendre leurs études (certains diront que l’excuse est valable). Je me suis installé dans une routine qui fait en sorte que j’abuse de MSN pour garder contact avec Montréal et ce, presque chaque soir. Ce n’est pas bien, je sais, faudrait que je sorte plus mais bon…
Enfin, vendredi de la semaine dernière je suis sorti avec un ami québécois.
Évidemment, ça n’a pas été long que notre charme débordant a fait en sorte d’attirer des sénégalaises. Il faut croire que mes trifluviennes avaient un effet répulsif auprès de la gent féminine locale – il faut dire que les vendeurs pensaient que l’une des deux était mon épouse, alors j’imagine que c’est l’impression qui était généralisée. Bref, toujours est-il que j’ai appris que les filles étaient des « hôtesses », ce qui est très différent des prostituées. Les hôtesses sont payées par le bar pour qu’elles dansent, parlent avec les gars, se fassent payer des verres…bref, rendre la soirée intéressante pour les toubabs (i.e. les blancs) qui s’y trouvent et générer ce qu’on appelle « de la bizness ». Enfin, celle-là (Marieme) s’accroche solide. Est-ce ma personnalité unique et subtile, mon passeport d’un grand et beau pays ou mon compte de banque débordant (selon ses standards) qui l’ont ainsi séduite ? Mystère.
Elle décide qu’on doit se voir le lendemain…puis le surlendemain, alors qu’elle m’avoue sont amour pour moi. Hmmm, plutôt rapide en affaire les Sénégalaises…en plus elle ne parle pas un excellent français alors la communication est plutôt limitée. On s’est revu jeudi et vendredi soir avant qu’elle n’aille travailler. Hier (samedi), tandis que nous étions en train de souper, elle m’annonce que je dois réfléchir car elle veut venir au Canada. Elle veut donc que je pense à la marier et qu’on fasse un enfant. Je n’ai évidemment rien répondu, trop occupé que j’étais à me contrôler pour ne pas partir à rire, ce qui aurait été de mauvais goût.
Cet après-midi, je lui ai donc expliqué que je n’avais nullement l’intention de me marier et d’avoir des enfants d’ici plusieurs années. Elle a évidemment conclu que j’avais une fiancée au Canada et que c’était la raison pour laquelle je réagissais ainsi. Qu’à cela ne tienne, elle veut être ma copine jusqu’à ce que je me pousse définitivement…Dur dur la vie d’expat !
Maintenant faut gérer un décrochage tranquille et serein avant que ça n’aille trop loin, je ne veux quand même pas la blesser. Son prochain copain sera sans doute un rebound sévère, mais je suis certain que d’ici quelques années elle s’en remettra et se trouvera un autre toubab.
Maintenant, deux anecdotes plus légères. Vendredi matin, comme à tous les matins, je me lève en émettant quelques grognements, et deux ou trois phrases audibles de moi seul (genre « estic que ça me tente pas aujourd’hui). Je prends ma douche assis dans mon sabot (qui présente tous les désavantages du bain, mais en plus n’est pas assez long pour être confortable), je m’habille et je m’en vais dans la cuisine me faire à déjeuner. Que ne vois-je pas dans un verre traînant dans l’évier ? Hé oui, vous l’aurez devinez, c’est Cafy, le cafard maître-nageur. Il me regarde de ses gros yeux, se faisant aller les antennes, m’implorant sans doute de lui laisser recouvrer la liberté…mais bon, entre une mort rapide et une mise en liberté provisoire mon cœur vacille. Tant pis, je décide de lui donner un sursis ! Je ramasse donc mes toasts et je m’en vais manger, quand même un peu dégoûté, et laissant la responsabilité de l’exécution à la femme de ménage. Hé oui, j’ai joué l’innocent et j’ai feint de ne pas avoir remarqué l’hexapède à demi-submergé…je n’ai toutefois entendu ni cri, ni choc violent qui aurait pu indiquer que la femme de ménage avait remarqué Cafy. J’en ai donc déduit qu’elle l’avait exilé par la fenêtre de la cuisine. Enfin, j’ose l’espérer.
Hier, j’étais en train de regarder mes e-mails quand j’entends une sorte de détonation, suivi d’un bruit de verre brisé. Hmm, étrange, qu’est-ce qui a bien pu faire ça ? Je fais le tour de l’appart, à la recherche d’un vase ou d’une lampe emportée par le vent et ayant oint de ses entrailles le sol de mon logis. Rien. Je regarde les fenêtres, rien. Je suis pourtant certain que le bruit provenait de l’intérieur. Je retourne à la cuisine et je remarque, sur le sol devant l’évier, une étrange coulée. J’ouvre la porte de l’armoire, rempli d’appréhension, et que vois-je ? Une bouteille d’amidon pour les vêtements, qui devait dater des années où Mulroney tentait encore de sauver le Canada en dilapidant les fonds publics (ce que nul gouvernement ne ferait plus), avait décidé de mettre fin à sa vie en explosant, aspergeant l’intérieur de l’armoire de ses fluides vitaux (i.e. l’amidon).
J’ai donc torché et torché le liquide visqueux, mais tous mes efforts furent vains : à chaque jour j’en retrouve un peu plus sur le sol…d’où vient-il ?
Un autre mystère.
Anecdote afghane
Il y a 15 ans
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