samedi 23 décembre 2006

Nouvelles de cette lointaine contrée, le Canada!

oui, je suis actuellement en visite au Canada (vu que mon pays me reconnaît maintenant comme visiteur et non comme résident). Une bonne dose de frette donne toujours une bonne raison pour vouloir retourner dans le Sud après quelques semaines!

Je suis donc revenu samedi dernier, avec mes deux vols en retard (le second, Paris-Montréal, avec 2h de retard) et en mangeant le sempiternel poulet au curry avec une bouteille de Merlot 2005 qui tache. Je suis donc arrivé à Montréal à 17h plutôt qu'à 15h. Comme je devais être au Métropolis à 18h30, j'ai courir pour récupérer mes valises et encourager mon frère à peser sur la suce pour que j'aie le temps de prendre une douche en arrivant chez lui, avant de repartir en métro. J'ai réussi à être à peu près à l'heure...la raison? Un spectacle de danse africaine donné entre autres par deux collègues. Au moins c'était pas très dépaysant!

Durant la semaine, j'ai eu le bonheur d'assister à l'autodestruction de mes souliers. En effet, alors que j'étais au travail mercredi matin, mon soulier droit a décidé qu'il en avait assez de se faire talonner, et la moitié arrière de la semelle s'est légèrement disloquée. Devant la vision apocalyptique de mon talon pendouillant nonchalamment au bout d'un morceau de caoutchouc, j'ai essayé tant bien que mal de recoller ledit talon à l'aide d'un bâton de colle Pritt (ceux qui ont fait leur primaire au Québec se rappelleront que cette colle était somme toute peu efficace et ses effluves peu hallucinogènes) et du papier collant bien ordinaire. Résultat? J'ai réussi à passer à travers mon heure de lunch (évidemment au resto avec 15 personnes) avant que mon soulier m'annonce qu'il en avait marre. En revenant au bureau, j'ai dû couper le dernier cordon ombilical qui retenait mon talon au reste de ma chaussure. C'est un peu étrange de marcher avec le talon qui flotte à 3cm du sol.

Le lendemain, c'était mon party de bureau. J'en ai donc profité pour mettre mon magnifique boubou sénégalais, y compris les babouches.Or, durant la soirée l'une de mes deux babouches a décidé qu'elle avait faim et y est aller de sa célèbre imitation des "souliers mangeurs de camions" de Passe-Montagne. Plus la soirée avançait, plus la semelle se décollait du reste de la babouche. J'ai donc dû déclarer forfait avant la danse et mettre mes souliers de marche (vu que mes souliers de ville, tel que discuté plus haut, avaient déjà fini leur vie utile). Dur dur. Ça n'a pas trop de classe un gars en boubou avec des souliers de marche dans les pieds et qui fait une gigue. En avant la zizique!

En terminant, j'aimerais vous souhaiter un joyeux Noël et une bonne année, ainsi qu'une heureuse Tabaski (pour les Sénégalais, ou Eid al-Adha ou encore Eid al-Kadir pour les Marocains et autres habitants du Maghreb). Cette fête commémore le quasi-sacrifice du fils de Abraham, alors que chaque famille égorge un mouton et festoie.

J'aimerais également féliciter Gabrielle et Jean-François, maintenant parents du jeune Charles "Amadou" depuis mercredi et souhaiter beaucoup de bonheur à la nouvelle petite famille.

dimanche 10 décembre 2006

Haaaa Noël

10 décembre 2006

Courte chronique aujourd'hui, la présence de mes boss à Dakar m'ayant entraîné dans un maelstrom où mes journées se sont étirées plus qu'à l'habitude...

Durant les dernières semaines, j'ai trouvé un partenaire à Cafy le Cafard. Elle s'appelle Cocky la Coquerelle Coquette et Coquine. Sans vouloir rentrer dans les détails, j'étais simplement en train de vaquer à mes besoins naturels (à 4h du matin) quand Cocky est passée devant la porte ouverte de la toilette, et ce 2 fois plutôt qu'une. Je l'ai donc appelée "Cocky! Cocky! Vient ici Cocky!" et à ma grande surprise elle est effectivement venue me rejoindre. Erreur fatale. Je n'ai pas besoin de moutons dans mon armée. Elle est donc tombée sous les coups de mes souliers. Bref, les aventures de Cocky la Coquerelle Coquette et Coquine ont été de courte durée, mais riches en rebondissements.

Hier j'ai reçu deux québécois qui font de la coopération internationale avec l'ACDI. Évidemment, leur situation à Dakar est moins intéressante que la mienne (je vis vraiment dans un luxe crasse, malgré les incursions sporadiques de futures recrues). Quand je leur ai proposé de se louer un film, ils se sont mis à sautiller partout...ça me rappelait mes Triflus. J'en avais presque la larme à l'oeil.

Sinon c'est relativement tranquille. Ici ça rafraîchit beaucoup - la nuit ça ne doit pas dépasser les 23 degrés. Terrible. C'est tout de même un peu surréaliste ici...il fait encore 30 durant la journée, et il y a des décorations de Noël dans tous les commerces, malgré le fait que le pays soit à 90% musulman. Bref, je ne me sens pas du tout imprégné par l'esprit des fêtes!

O Plage! O Désespoir!

26 novembre 2006

Déjà un mois de retour à Dakar, et plus que 3 semaines avant de repartir pour Montréal pour un autre court séjour. Le temps passe vite. Mine de rien, au 15 janvier cela fera officiellement 9 mois que je vis à Dakar...la moitié de mon mandat en fait.
Ici, la température est en chute libre! Aujourd'hui, sur la plage c'était très confortable, avec une bonne brise et un soleil qui continue de frapper fort...en fait, si la température semble plus fraîche c'est d'abord et avant tout parce que c'est de plus en plus sec. L'eau de la mer est toujours baignable, probablement dans les 75 degrés fahrenheit ou quelque chose comme ça.
Haaa la plage au Sénégal, c'est tellement différent de celle des caraïbes.
Pour un, ça ne coûte pas 10$ pour s'installer...plutôt, pour un 2$ (et c'est généreux), on obtient un parasol en feuilles de palmier et un tapis. Comme les Sénégalais vont généralement à la plage assez tard (vers 16h-17h), durant l'avant-midi la plages est presque désertique, hormis quelques jeunes qui jouent au football (version européenne, on s'entend) sur le bord de l'eau. Eux ne se baignent pas, il fait trop froid et de toute façon, du moment où il y a des vagues il n'y a personne dans l'eau. Puis, quelques personnes font leur entrer. À droite, 2 jeunes traînent leur 4 ou 5 moutons sur la plage, chacun relié à leur mouton par une corde attachée à une patte d'en avant. La pauvre bête doit plus ou moins sautiller sur ses trois dernières pattes pour ne pas se casser la gueule. Les 2 ou 3 autres moutons, qui ne sont pas vraiment plus chanceux, ont les deux pattes de gauche attachées ensemble avec un bout de corde de 70 cm à vue de nez, ce qui permet au monton de marcher avec difficulté et surtout l'empêche de courir.
Quelques minutes plus tard, les jeune s'arrêtent à côté de quelques pneus qui font office de démarcation des diverses plages publiques, et partent avec un mouton dans la mer pour le laver. Heureusement, la pente dans l'eau est très très peu prononcée car perdre le mouton dans cette eau, ce serait le donner en sacrifice à Neptune car les vagues sont assez fortes. Le bruit de la mer est d'ailleurs non pas un bruit de vague habituel, mais plutôt un son incessant, comme si un rouleau compresseur était caché dans ses entrailles. Pendant ce temps, une charrette roule sur la plage transportant je ne sais quel morceau de ferraille ou quelques morceaux de bois. Les vendeurs de disques et les vendeuses de colliers fabriqués avec des noix ou des coquillages apparaissent soudain et fondent comme des aigles sur les rares pauvres touristes qui, peu habitués, se laissent prendre au jeu de la négociation et de la vente sous pression. À quelques mètres, quelqu'un fait jouer son grand windsurf afin de tester le vent. Il ira pratiquer son sport pendant que je ferai mon body surfing dans les vagues en tentant d'éviter quelques méduses itinérantes.
Bref, c'est dur la vie d'expat, mais il y a toujours quelques plaisirs dont on se lasse peu.

Chroniques de l'étranger

14 novembre 2006

Je sais que ça fait longtemps que je vous ai pas envoyé un roman-fleuve...pas de ma faute, j'avais pas le coeur à ça - le retour à Dakar, en solo, après 3 semaines de débauche constante? Bon ok, pas si débauche vu que je travaillais quand même, mais j'ai eu une seule soirée off durant mon passage. Dur dur la vie d'expat.
Enfin, je suis reparti de Montréal le dimanche 29 octobre. Quand je suis arrivé à l'aéroport, il faisait froid, mais quand même. Rendu dans l'avion, j'ai soupiré en me disant que je ne verrais pas de neige avant mon retour aux fêtes...je tourne la tête et hop! un petit centimètre, peut-être moins, sur la piste qui devenait blanche. Il me semblait bien aussi...
Faut bien le dire, je ne suis pas si déçu que ça de passer le mois de novembre à Dakar, et échanger 30 jours de pluie, de ciel gris, de froid humide contre 30 jours de soleil, de ciel bleu, à 30 degrés et plus à l'ombre. Ha oui, c'est vrai, c'en est parfois pénible mais c'est de moins en moins humide...je ne vous demanderai donc pas de me plaindre.
Enfin, évidemment, dans l'avion c'est rendu que je connais le menu d'Air France - poulet au curry ou colin sauce crustacés, petit fromage Le Président, yogourt nature, petite tartelette aux figues...et je peux vous dire que si vous avez le choix, prenez le Shiraz au lieu du Merlot. Il est bien meilleur. Leur Merlot est à mon avis un peu râpeux. Aussi, le porto est un peu feluette mais il fait la job. Leur champagne donne mal à la tête lorsque pris avec une Malarone, et ça prend 2 ptits Ricard pour faire qqchose de suffisant (et j'en ai eu 2 parce que l'agent de bord a eu pitié de moi) mais il est bon. Par contre laissez tomber le Bloody Mary, yé pas terrible. Je sais, j'aurais dû prendre un Bloody Ceasar mais mes parents appelaient les Bloody Ceasar des Bloody Mary, alors je fais tjrs la même erreur. J'aime pas les Bloody Mary en général, alors je suis ptet biaisé. Je suis un vendu au Clamato. Enfin, je digresse...mais comme ma chronique est maintenant une digression de quelque chose comme 100 pages, ça ne me dérange pas trop.
Le vendredi suivant, je suis allé au vendredi des canadiens - vous savez, les 10 canadiens de Dakar se retrouvent une fois par mois pour boire une bière ensemble...après le 5 à 7, on est allé au Just 4 You, qui est un bar de jazz avec band, pas mal du tout, où il y avait un show de reggae.
Évidemment, c'est le Sénégal, alors si le show doit commencer à 10h, c'est plutôt qu'ils installent le système de son et les instruments à 10h...un show ne peut, ne doit pas commencer à l'heure. C'est donc à minuit que ça part. La musique était pas mal, et il n'y a pas eu trop de problèmes techniques. Haaaaa vive l'Afrique, mes amis!
À part de ça...la proprio fait faire des rénovations au-dessus. Il y a 2 semaines environ, ma lampe de salon a grillé en faisant pop. Ne faisant ni une ni deux, j'attends 3 jours avant de les changer. Je prends l'escabo, je monte, je touche au lustre et Bzzzzzzzzz! Choc électrique! Ça surprend un peu du 220...bizarre. Je m'assure que la lumière est éteinte, je retouche, tout va bien...Bzzzzzzz! Kessé ça??? Je redescends, je regarde mes fusibles et je retire celle pour l'éclairage. Je remonte, tout va bien...bzzzzzzzzzzzzzzzz! Batinsse! Je redescends, je ferme le disjoncteur central. Je remonte, je touche prudemment....ha là c'est bon. J'enlève la vis qui retient une patte qui retient le lustre, je retire la coupe - SPLASH! Je reçois facilement un litre d'eau rougeâtre sur moi! Damn. Ils ont fait un dégât d'eau en faisant la tuyauterie et ça a tout coulé entre les étages. Heureusement, rien n'est tombé sur l'ordi qui est à quelques centimètres de là, et la coupe n'est pas tombée à terre où elle se serait pétée. J'ai donc appelé la proprio, qui a appelé l'électricien pour qu'il vienne changer mes ampoules...
Hier, j'arrive à l'appart et pas d'électricité. Je ne me méfie pas trop, il y a souvent du délestage à Dakar. Après 1h, je m'aperçois que je suis le seul à ne pas avoir de courant. Je vais voir le disjoncteur: sauté. Je rallume, il fait un drôle de bruit et saute. Hmm il y a certainement un court-circuit qqpart. Je rappelle la proprio, qui m'envoie les électriciens qui partent de loin (derrière Rufisque pour ceux qui connaissent le coin).
Ils arrivent vers 20h30 et font le tour de l'appart. Ils arrivent dans le bureau, défont le lustre et retire la coupole - SPLASH! sur le bureau.
Apparemment, il y avait aussi de l'eau entre la salle de bain et la salle de toilette (qui sont 2 pièces distinctes - et oui je vis dans le grand luxe).
Ils ont quitté un peu après 22h, laissant tout ça un peu en chantier. Bah, faut ben que ma femme de ménage gagne son salaire, je salis pas trop en 24h.
Que dire de plus, sinon que mes amies coquerelles ne me visitent plus, et ont laissé la place à une colonie de fourmies naines - je peux même pas dire si elles sont rouges ou noires. Elles essaient même d'entrer dans mon toaster quand il fonctionne. Mon congélateur est un cimetière de mouches - le premier problème de courant a eu lieu en mon absence en octobre, et ça un peut moisi dedans. Je suppose que la femme de ménage a refermé la porte sans checker quand ils ont reparti le courant, et les mouches ont été cryogénisées drette là, comme on dit. C'est un peu dégueu, en fait, mais bon.

Ciao Italia! Bonjour Dakar!

27 septembre 2006

J'espère que vous ne vous êtes pas trop ennuyés, parce que de mon bord, ma semaine à Rome a été trépidante! J'ai pu faire le tour du Vatican, les ruines romaines, des musées en masse...L'Italie est vraiment magnifique, sans parler des pâtes et des pizzas.
Toutefois, depuis un certain temps je suis assailli par le malheur le plus abjecte. Constatez par vous même:
1. En Italie, j'ai réussi à péter mes lunettes - la branche de gauche (qui voulait sans doute se montrer protestataire) a décider de faire sécession sans même de référendum. Applicant des mesures de guerre, j'ai pu la recoller avec de la colle à avion, mais bon ça reste temporaire. Cette semaine, elle a gagné sa guerre d'indépendance.
2. Voyant cela, à mon retour d'Italie une de mes valises s'est fait la malle et a décider de rester à Milan ou de visiter Casablanca, ma ville de transfert. Depuis, aucune nouvelle de la cie aérienne, qui ne sait même pas où elle se trouve. Je crains qu'elle ne me trompe avec un autre voyageur. La valise contenait notamment un CD de photos de Milan/Florence, 2 bouteilles de vin italien et mes souliers de ville.
3. Comme je n'avais plus de souliers, j'ai dû mettre boubou et babouches lundi pour aller au Novotel accueillir ma collègue. Évidemment, comme l'adhésion des babouches aux pieds ne tient qu'aux orteils, je me suis fait des ampoules sur le dessus des 2 petits orteils, dont une qui a éclatée dans une gerbe qui aurait probablement gagné les Internationaux de feu d'artifice de Montréal.
4. Afin d'éviter de porter le boubou trop souvent ou de m'habiller "Habit & babouches", j'ai décidé de m'acheter une paire de souliers neufs, dont la semelle est aussi lisse que mon crâne alors je dois me concentrer pour ne pas glisser à chaque pas.
5. Internet ne fonctionnant pas au bureau depuis deux semaines, toutes mes communications avec l'équipe de Montréal ont donc lieu à mon retour à l'appart, généralement en soirée vu le décalage de 4h.
6. Ma collègue ayant eu un malaise mardi, j'ai dû l'amener à la clinique.
L'infirmière nous a mis dans un ascenseur pour monter un malheureux étage, et c'est alors qu'une panne d'électricité s'est produite. Nous avons été pris à 4 dans un ascenseur, alors qu'il faisait 30 degrés au départ, avec une personne en crise d'asthme. Ils ont fini par monter manuellement l'ascenseur pour qu'on puisse sortir.
7. Le médecin ayant décidé de garder ladite collègue en observation, et puisque sa clinique était pleine, nous avons dû prendre le taxi pour nous déplacer. Chemin faisant, le taxi a tourné à gauche là où la loi ne le permettait pas (tel que le stipulait d'ailleur un joli panneau) et il s'est fait prendre. On a donc eu une contravention alors que ma collègue avait tjrs du mal à respirer. Vive l'empathie des forces de l'ordre!
8. Évidemment, la clinique a demandé un dépôt de 500 000 francs (un peu plus de 1000$ CAN) et comme elle n'accepte pas les cartes de crédit, j'ai dû couvrir le montant en retirant le maximum hier et aujourd'hui.
9. Afin de bien installer ma collègue dans sa chambre, je suis retourné à sa chambre d'hôtel afin de récupérer quelques affaires. Évidemment, dans ce qu'on peut appeler la ville aux mille taxis, j'ai fini par voir un de ceux-ci alors que j'était presque à destination. Je vous rappelle que je portais mes souliers cheap et qu'il faisait très chaud, alors je suis arrivé à l'hôtel complètement trempé, avec une ampoule sous le pied droit de la grosseur d'un oeuf (enfin, dans sa tranche) et le petit orteil droit en sang.
10. Chemin faisant, j'ai réussi à éviter de justesse le cadavre couvert de mouches d'un rat dont la tête avait été allègrement écrapoutie par un véhicule à moteur. Le rat était de la grosseur d'un chat.
11. Ce matin, j'ai été chez Sentoo (mon fournisseur internet) afin de payer mon compte. Comme c'était la date limite je m'attendais à ce que ce soit plein. Il y avait 3 personne devant moi. Après 30 min, c'était mon tour.
Évidemment, lorsque la dame a voulu imprimer mon reçu l'imprimante a jammée.
Je suis parti un autre 30 min plus tard, sans le reçu car ils n'ont jamais réussi à déloger tout le papier de la machine (une Lexmark, pour ceux qui veulent s'en acheter une et veulent éviter les navets).
12. Finalement, je vous ai dit qu'il fait très chaud et même au bureau si le courant coupe (ce qui arrive en moyenne 2h par jour). Évidemment c'est le Ramadan, alors on évite de boire devant les musulmans qui ne peuvent pas le faire. Je vous dit, ils sont très forts parce que je trouve ça pénible de ne pas boire durant 4h, alors j'imagine le faire du lever au coucher du soleil...
Enfin, j'imagine que cette série maléfique va se terminer avant mon retour à Montréal. Si je me fais frappé par un taxi ou attaquer par une armée ennemie de coquerelles, vous saurez que c'est le destin!

Arrivederci de Firenze

11 septembre 2006

He oui, deja fini Florence. Demain, je quitte pour Arezzo, puis Rome.
Pourquoi Arezzo? Simplement parce que 3 jours avant mon depart je me suis rendu compte que j'avais booke Florence sur mes dates de Rome, et Rome sur mes date de Rome...ne pouvant pas me dedoubler, et ayant quand meme 7 nuits a relocaliser, j'ai pu faire changer mes dates au B&B ou je me suis trouve une chambre. Malheureusement, j'ai du changer de chambre pour cette nuit (mais la nouvelle est mieux), et demain il n'y avait plus rien.
J'ai donc decider de me relocaliser, et Arezzo etait un choix logique puisque la ville se situe sur la ligne ferroviaire Florence-Rome et qu'elle est sensee etre jolie.
Enfin, outre Florence et son Musee des Uffici (un petit Louvres), la Galleria del'Academia (et son David qui, de ses cinq metres, est quand meme impressionnant), son Duomo (ou cathedrale - apparemment chaque ville en a une, plus 56 basiliques ou eglises qui valent la peine d'etre visites pour ses fresques, ses toiles, ou ses reliques comme la tete d'un Saint ou le pouce d'une autre), la maison de Dante (si vous passez par Florence, allez-y pas, c'est rien de trop impressionnant), j'ai pu aller visiter Siena, une belle ville medievale. Hier, j'ai ete me promener dans le Chianti. Pour dire vrai, j'etais parti avec de bonnes intentions: marche, velo ou a la limite, le bus. Que nenni! Je suis arrive a Greve in Chianti, et comme de raison, il y avait un espece de foire annuelle des vignerons de la region, avec comme de raison une degustation de vin. J'ai donc fait ma degustation en arrivant (vers midi, donc je pouvais boire), puis je me suis restaure, puis j'ai fait une deuxieme degustation. A 8 verres de la shot, meme limites, je peux vous dire que je commencais a etre un peu gorlot. Apres le tout, je me suis dit que je devais quand meme visiter un peu le coin. Pourquoi pas la Terrazza panoramico? J'ai du faire la moitie du chemin, et je me suis trouve un petit coin a l'ombre des oliviers et des vignes. Je me suis etendu et j'ai simplement cuve mon vin...je me suis releve juste a temps pour pouvoir redescendre, aller acheter une couple de bouteilles et repartir avec l'un des derniers bus qui pouvait me ramener a Florence...Maudite boisson!
Par contre, le moment fort a sans doute ete la visite du Parc national de Cinque-Terre, entre Genes et Pise, qui est de toute beaute et que j'ai fait aujourd'hui...je me suis meme leve a 6h40 ce matin pour arriver suffisamment tot pour profiter de ma journee! Cette visite m'avait ete chaudement suggere par une amie qui l'a visite il y a peu de temps, et comme je passais tout droit je lui en doit une. Le paradis des randonneurs. Personnellement, etant un peu paresseux, je me suis contente de faire le chemin qui traverse cinq villages a flanc de montagne. Une petite marche en montagne de 8 km. Bon, ok, normalement c'est 12 mais mon guide disait que la derniere section etait moins belle, et comme je suis tombe en amour avec Vernazza et sa plage dans une crique de la mer ligurienne, et bien je suis un peu reste la trop longtemps pour reprendre la randonnee.
Enfin, grace a ca j'ai quand meme pu passer par Pise. Je suis meme sorti du train pour pouvoir prendre ma correspondance. C'est fort!
Prochaines escales? Arezzo, Rome bien sur, apres c'est un peu plus flou, mais j'aimerais aller voir des ruines etrusques pas trop loin de Rome...puis, en remontant, je vais probablement arreter a Bergamo et Parma, ou serait-ce Verona? Turino? Assise? On verra bien.

Buongiorno de Firenze

6 septembre 2006

Et oui, apres une recherche infructueuse de cafe internet a Milan, j'ai decide de vous ecrire a partir de Florence. Ici, au moins, j'ai un acces internet gratuit...seul hic, le clavier est en italien alors pour trouver les accents c pas evident.
Milan est tres depaysante...du moins pour quelqu'un qui arrive de Dakar. Les rues sont propres, le transport public est efficace, on ne se fait pas agresse par 50 vendeurs qui font tssssssit! pour se faire remarquer, les taxis ne klaxonnent pas tous les toubabs qui ont le malheur de marcher dans la rue...fascinant.
On m'a dit que Milan ressemble un peu a Montreal. C'est vrai, il y a des airs de ressemblances si on fait abstraction des 7 ou 8 musees, du chateau en plein milieu de la ville, de la cathedrale immense et magnifique (et je pourrais vous sortir des trucs de mon Lonely Planet, genre le nombre de fleches et de statues, ou que les portes ont ete endommagees par les bombes lors de la WWII, mais c pas mon genre). Mon hotel etait relativement crappy, mais a 65 Euros la nuit on fait pas la fine gueule. J'avais une salle de bain (avec de l'eau chaude monsieur!) et pas de tinamis durant la nuit. C tout ce que je voulais en fait, et je l'ai eu.
J'en ai profite aussi pour aller au Lago Maggiore (Lac Majeur), qui est le plus grand des lacs italiens. Il se trouve evidemment pres des Alpes, tout comme les 4 autres "grands" lacs (comme le lac de Come). Un site tres jolie, avec ses montagnes et ses iles. Ca valait la peine et le train n'est pas terriblement cher, si on fait abstraction des grandes lignes comme Milan-Florence-Rome.
Enfin, j'entame aujourd'hui mon periple florentin, lors duquel j'ai l'intention d'essayer de tenter d'aller aux Cinque-Terre, un endroit parait-il de toute beaute au nord de Pise, voir Sienna (une ville medievale), et me promener dans le Chianti question de me saouler la gueule avec des vins de la region. Apres tout, c un peu pour ca que je suis en Italie, non? Ensuite, ce sera Arezzo (et je vous conterai pourquoi Arezzo plus tard), puis Rome et la region (comme je suis un excellent planificateur, je n'ai pas encore determine ce que je vais faire a Rome...sans doute 1 jour ou 2 en region egalement, ca coupe un peu la marche en musees).
Je vous enverrais bien des photos mais j'ai un peu de misere avec l'ordi...de un c'est en italien et de 2 c'est sur Linux, alors je ne peux pas vraiment me fier a mes habitudes. en plus je pense que la connection est tres lente parce que j'ai essaye d'envoye de quoi mais y a rien qui sort.

Les aventures de Cafy

27 août 2006

Ceci sera mon dernier message de Dakar avant longtemps…en effet, je pars ce vendredi pour tes vacances que je crois bien méritées, qui se passeront à Milan, Florence et Rome (avec quelques escapades dans les environs, bien entendu). Ainsi, les prochaines photos ne porteront plus sur le lac rose, Gorée ou des trifluviennes, mais bien sur un duomo, le Castel Sant’Angelo ou autres panthéons. Nul besoin de vous dire que je suis aussi excité qu’un jeune marié.
Les dernières semaines ont été relativement tranquilles, comme c’est le cas depuis que mes amies de Trois-Rivières m’ont lâchement abandonné pour reprendre leurs études (certains diront que l’excuse est valable). Je me suis installé dans une routine qui fait en sorte que j’abuse de MSN pour garder contact avec Montréal et ce, presque chaque soir. Ce n’est pas bien, je sais, faudrait que je sorte plus mais bon…
Enfin, vendredi de la semaine dernière je suis sorti avec un ami québécois.
Évidemment, ça n’a pas été long que notre charme débordant a fait en sorte d’attirer des sénégalaises. Il faut croire que mes trifluviennes avaient un effet répulsif auprès de la gent féminine locale – il faut dire que les vendeurs pensaient que l’une des deux était mon épouse, alors j’imagine que c’est l’impression qui était généralisée. Bref, toujours est-il que j’ai appris que les filles étaient des « hôtesses », ce qui est très différent des prostituées. Les hôtesses sont payées par le bar pour qu’elles dansent, parlent avec les gars, se fassent payer des verres…bref, rendre la soirée intéressante pour les toubabs (i.e. les blancs) qui s’y trouvent et générer ce qu’on appelle « de la bizness ». Enfin, celle-là (Marieme) s’accroche solide. Est-ce ma personnalité unique et subtile, mon passeport d’un grand et beau pays ou mon compte de banque débordant (selon ses standards) qui l’ont ainsi séduite ? Mystère.
Elle décide qu’on doit se voir le lendemain…puis le surlendemain, alors qu’elle m’avoue sont amour pour moi. Hmmm, plutôt rapide en affaire les Sénégalaises…en plus elle ne parle pas un excellent français alors la communication est plutôt limitée. On s’est revu jeudi et vendredi soir avant qu’elle n’aille travailler. Hier (samedi), tandis que nous étions en train de souper, elle m’annonce que je dois réfléchir car elle veut venir au Canada. Elle veut donc que je pense à la marier et qu’on fasse un enfant. Je n’ai évidemment rien répondu, trop occupé que j’étais à me contrôler pour ne pas partir à rire, ce qui aurait été de mauvais goût.
Cet après-midi, je lui ai donc expliqué que je n’avais nullement l’intention de me marier et d’avoir des enfants d’ici plusieurs années. Elle a évidemment conclu que j’avais une fiancée au Canada et que c’était la raison pour laquelle je réagissais ainsi. Qu’à cela ne tienne, elle veut être ma copine jusqu’à ce que je me pousse définitivement…Dur dur la vie d’expat !
Maintenant faut gérer un décrochage tranquille et serein avant que ça n’aille trop loin, je ne veux quand même pas la blesser. Son prochain copain sera sans doute un rebound sévère, mais je suis certain que d’ici quelques années elle s’en remettra et se trouvera un autre toubab.
Maintenant, deux anecdotes plus légères. Vendredi matin, comme à tous les matins, je me lève en émettant quelques grognements, et deux ou trois phrases audibles de moi seul (genre « estic que ça me tente pas aujourd’hui). Je prends ma douche assis dans mon sabot (qui présente tous les désavantages du bain, mais en plus n’est pas assez long pour être confortable), je m’habille et je m’en vais dans la cuisine me faire à déjeuner. Que ne vois-je pas dans un verre traînant dans l’évier ? Hé oui, vous l’aurez devinez, c’est Cafy, le cafard maître-nageur. Il me regarde de ses gros yeux, se faisant aller les antennes, m’implorant sans doute de lui laisser recouvrer la liberté…mais bon, entre une mort rapide et une mise en liberté provisoire mon cœur vacille. Tant pis, je décide de lui donner un sursis ! Je ramasse donc mes toasts et je m’en vais manger, quand même un peu dégoûté, et laissant la responsabilité de l’exécution à la femme de ménage. Hé oui, j’ai joué l’innocent et j’ai feint de ne pas avoir remarqué l’hexapède à demi-submergé…je n’ai toutefois entendu ni cri, ni choc violent qui aurait pu indiquer que la femme de ménage avait remarqué Cafy. J’en ai donc déduit qu’elle l’avait exilé par la fenêtre de la cuisine. Enfin, j’ose l’espérer.
Hier, j’étais en train de regarder mes e-mails quand j’entends une sorte de détonation, suivi d’un bruit de verre brisé. Hmm, étrange, qu’est-ce qui a bien pu faire ça ? Je fais le tour de l’appart, à la recherche d’un vase ou d’une lampe emportée par le vent et ayant oint de ses entrailles le sol de mon logis. Rien. Je regarde les fenêtres, rien. Je suis pourtant certain que le bruit provenait de l’intérieur. Je retourne à la cuisine et je remarque, sur le sol devant l’évier, une étrange coulée. J’ouvre la porte de l’armoire, rempli d’appréhension, et que vois-je ? Une bouteille d’amidon pour les vêtements, qui devait dater des années où Mulroney tentait encore de sauver le Canada en dilapidant les fonds publics (ce que nul gouvernement ne ferait plus), avait décidé de mettre fin à sa vie en explosant, aspergeant l’intérieur de l’armoire de ses fluides vitaux (i.e. l’amidon).
J’ai donc torché et torché le liquide visqueux, mais tous mes efforts furent vains : à chaque jour j’en retrouve un peu plus sur le sol…d’où vient-il ?
Un autre mystère.

No Mo Triflus!

15 août 2006

Depuis 5h ce matin, je suis officiellement seul. J’ai abandonné à cette heure tardive (vu qu’on ne s’est pas couché) mes Trifluviennes devant mon bloc appartement, et elles sont allées prestement à l’aéroport prendre leur vol à destination ultime de Montréal. Heureusement qu’aujourd’hui c’est férié ici, sinon je me serais endormi devant mon ordi. En passant, pour ceux qui se demandent, des Trifluviennes sont des habitantes de Trois-Rivières.
Les dernières semaines ont donc essentiellement été consacrées auxdites Trifluviennes afin qu’elles gardent un souvenir indélébile du Sénégal. On est donc sortis souvent avec des amis marocains et sénégalais. En fait, à cause du boulot je n’ai pas vraiment pu les suivre 7 jours sur 7 (faut quand même être professionnel de temps en temps), mais les week-ends ont été assez bien meublés, merci.
Entre les jours de plage et les soirs de boîtes, les soupers trop arrosés et les lendemains de veille pénibles (je n’ai plus 20 ans), on a quand même pu aller visiter le Lac Rose. Oui, je sais, je suis déjà allé avec un collègue, mais bon c’est un endroit toujours agréable à voir. En fait, on en a profité pour faire un tour de dromadaire. C’est peu tape-cul, quoique c’est peut-être la suspension qui était finie sur le mien, mais c’est impressionnant à voir et c’est très fort.

Nouvelles d'outre-mer

22 juillet 2006

Oui, je sais, je vous ai un peu délaissé ces derniers temps, puisque mon rythme a passablement fléchi. À ma décharge, il est bien évident que les nouveautés se font plus rares…et il faut également dire qu’un de mes collègues était ici pour un petit deux semaines, alors j’ai un peu abusé de sa présence car il est fort sympathique. Bref, Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour écrire ma chronique de l’étranger.

En gros, la fin de semaine du 7 j’étais supposé aller visiter la région du Sine Saloum avec deux amies trifluviennes – la très jolie Marie-Eve et la non moins délicieuse Dorothée, deux étudiantes en médecine qui sont venues visiter Dakar dans le cadre d’un projet universitaire. Pour faire une histoire courte, elles ont passé 3 semaines en brousse et commencent maintenant 3 semaines dans un hôpital de Dakar. Elles étaient en brousse depuis une semaine, et nous nous étions donné rendez-vous à Jola, qui est à l’orée du Sine Saloum. Le Sine Saloum est une région réputée pour sa beauté et ses mangroves.

Le vendredi soir, vers 18h30, je quitte donc Dakar en taxi-brousse. Le taxi-brousse est en fait une voiture familiale qui embarque 7 passagers à un coût qui défie toute compétition (sauf celle de www.alternativauto.ca, qui répond à tous vos besoins en covoiturage. De Dakar à Jola, embarque avec AlternativAuto.ca ! – ça c’est une plug publicitaire gratuite, parce qu’en fait y sont au Canada, pas au Sénégal). Le véhicule en tant que tel n’aurait probablement pas le droit de rouler au Québec. Enfin, j’arrive à la gare routière de Pompier, où des dizaines et des dizaines (pas loin de 100) de taxi-brousse sont alignés, distribués par lieu de destination. Je fini pas trouver le taxi qui fait Mbour et Jola. Wouin, la voiture est pleine et il ne reste qu’une place à l’arrière. Les deux Trifluviennes m’ayant averti sur l’inconfort intrinsèque des places à l’arrière, j’hésite, je dis que je vais prendre le suivant…mais le chauffeur veut partir, alors il me vend 2 places en arrière, et sort un gars qui était assis là. Je m’installe donc, les genoux pris entre mon menton et le siège d’en avant, et à peu près incapable de bouger mes jambes de plus de quelques centimètres de chaque côté – évidemment, la fille qui est assise avec moi en arrière considère le siège supplémentaire que j’ai acheté comme étant le sien à part égal, alors elle n’hésite pas à prendre ses aises. Mais bon, on pardonne beaucoup à une jolie femme. Je m’attends à rouler pendant environ 1h30 pour plus ou moins 80 km, parce qu’il y a beaucoup de trafic à la sortie de Dakar.

Le véhicule part donc, et on avance péniblement sur l’unique autoroute.
C’est bumper à bumper pendant environ 1h…il fait chaud et je me transforme en fontaine ambulante. Évidemment, étant en arrière je n’ai pas de fenêtre ouverte, alors je dois compter sur le vent créé par le mouvement du véhicule pour me rafraîchir. Dans le trafic, y a pas de vent. C’est pénible, mais bon, j’ai ma bouteille d’eau (devenue chaude), un cellulaire et un guide du routard pour me désennuyer. Je m’amuse donc à envoyer des messages textes hyper longs à mes trifluviennes, question de m’occuper et de les aviser de ma position actuelle.

Soudain, mon téléphone sonne. C’est l’une de mes deux copines qui me dit que Dorothée est malade, et on craint pour le paludisme. Que faire ? Après 1h30 de route, je suis à Pikine, un quartier éloigné de Dakar…je réponds que dans tous les cas, je n’ai pas vraiment le choix de me rendre. Un peu plus tard, elle me rappelle pour me dire qu’on va aller à Saly à la place, où on peut avoir de bons médecins et où le frère d’une amie a une villa magnifique sur le bord d’une mer superbe. Saly étant sur le chemin, c’est cool. J’arrive à Saly vers 21h30, un peu tanné de ma ride et très courbaturé.

La nounou de la maison ayant préparé un repas pour les enfants de la famille (les enfants sont là mais pas les parents), on nous donne un délicieux souper qui, à cette heure tardive, est plus que le bienvenu puisque je n’avais rien mangé avant de quitter Dakar. Le reste de la fin de semaine se passe plutôt bien, sauf pour Dorothée qui, après avoir consulté un médecin, apprend qu’elle doit retourner à Dakar pour faire faire les tests, qui s’avèreront heureusement négatifs. Elle passe donc sa journée du samedi en voiture entre Dakar et Saly...et comme le lendemain d’autres personnes devaient s’installer dans la villa, nous avons dû partir tôt dimanche, elles au village où elles travaillaient dans un dispensaire, moi dans mon appartement du Plateau.

Le samedi suivant (le 15), mon collègue et moi décidons d’aller à Gorée puisque c’est sa seule fin de semaine et qu’il n’y a jamais mis les pieds.
On arrive donc au débarcadère et on attend dehors parce qu’il est 14h et il fait très chaud. Un homme nous aborde :
- Bonjour, avez-vous besoin d’un guide pour visiter l’île ?
- Non, pas vraiment, c’est la troisième fois que j’y vais
- Oui mais je peux tout vous expliquer
- Non merci
- Je fais des dessins aussi
- Et bien bravo, moi je fais de la sculpture sur beurre (apparté : je fais
effectivement des sculptures dans un bloc de beurre cylindrique dans un resto de Dakar – c’est trop tentant – et on détruit l’éphémère chef-d’œuvre qui complète son destin sur nos morceaux de pain)
- Pardon ?
- Oui, de la sculpture sur beurre, c’est très populaire en Suède, car il
fait froid et le beurre reste dur
- Ici tu fais ça où ?
- Dans des endroits spécialisés, en général il fait trop chaud et le beurre
fond rapidement.
- On pourrait travailler ensemble…
- Non, pas vraiment, c’est un art très individualiste parce qu’il faut
réussir à transcender le beurre et le métamorphoser pour qu’il projette un idéal vraiment personnel. Travailler à deux, ça contaminerait l’œuvre.
- Ha oui, je comprends. C’est difficile ?
- Oui très. Surtout quand le bloc de beurre est gros, à ce moment là il faut
utiliser une scie à chaîne.
- Ha d’accord. J’aime beaucoup les beaux-arts. La sculpture, c’est
dangereux.
- Oui, c’est sûr qu’il y a toujours le risque de se prendre une écharde de
beurre. Très douloureux.

Sur ce, on a quitté le gars parce que je n’étais plus capable de conserver mon visage sérieux, et je ne voulais pas qu’il se rende compte que je me foutais de sa gueule, pendant que Simon regardait le sol en se serrant les lèvres.

Le reste des deux semaines a été somme toute assez tranquille. Je peux toutefois vous raconter une petite anecdote qui témoigne que je n’ai pas encore pris les accents locaux. Mardi dernier, mon collègue et moi décidons de nous louer un film afin de le visionner sur mon mur – l’avantage d’avoir un projecteur. Nous nous commandons du Libanais, en signe de solidarité internationale. J’appelle donc au Restaurant Layal.

- Layal, de répondre une voix féminine
- Oui bonjour, ce serait pour une commande
- D’accord, je voudrais une entrée de feuilles de vignes, un taboulé, et
- Pardon ?
- Une entrée de feuilles de vignes, un taboulé, et
- Désolé, je ne comprends pas, vous voulez un poulet entier ?
- Non, la salade de taboulé. TA-BOU-LÉ
- Un instant, me dit-elle
- …
- Je peux vous aider ?, me demande une voix masculine
- Oui bonjour, je voudrais une entrée de feuilles de vignes, un taboulé
- Un poulet entier ?
- Non, un taboulé. Vous savez la salade avec persil, menthe, huile, etc.
- Un instant je vous passe le cuisinier
- …
- Oui bonjour ?
- Oui, je voudrais une entrée de feuilles de vignes, un taboulé…
- Un taboulé, d’accord
- Ha super, généralement c’est ici que ça bloque
- Pardon ?
- Laissez tomber. On va aussi prendre…

Le reste de la conversation peut sombrer dans l’oubli puisque le cuisiner, un Libanais (les deux autres étaient sénégalais) me comprenait

J’accompagne ce court message de trois photos : la première est un taxi brousse que j’ai posé à partir de mon taxi-brousse, et la seconde est une photo de moi sur la plage de Saly, et la dernière un coucher de soleil sur la route Saly-Dakar.

En terminant, je vous laisse sur un proverbe sénégalais:
thine bou naré nekh sou bakhé khègne
(prononcez Tchin bou naré nerr sou barrhé rrègne (le kh ressemble au j en espagnol - c'est un peu rapeux dans la gorge)

Traduction littérale : les émanations odoriférantes d'une marmite en ebullition préfigure la succulence du mets en préparation Sens propre : les fruits tiennent la promesse des fleurs

Bonne fête Canada!

3 juillet 2006

Petite semaine de passée (enfin pour vous, moi j’avais pas de congés), petit message en perspective.
Mercredi soir, c’était le cocktail de l’Ambassade pour la fête de notre beau et grand pays, le Canada. J’y suis évidemment allé tout heureux de pouvoir chanter l’hymne national la main sur le cœur, un Whisky canadien à la main.
Malheureusement, personne ne chantait l’hymne national. Il a été joué par un orchestre sénégalais avec des instruments sénégalais (un kola, un balafon, etc), ce qui était en soi très intéressant. De plus, pas de whisky canadien
: seulement du scotch. Où s’en va le patriotisme dans notre beau et grand pays ?
Par la suite, nous avons eu droit à un émouvant discours de Mme l’ambassadrice :
« Vous savez, mes amis, nous fêtons le Canada à partir du 21 juin, car le 21 juin est la journée des Autochtones, l’un des peuples fondateurs. Le 24, c’est la St-Jean-Baptiste, une fête religieuse, et le 27 est la journée du bilinguisme, qui est jour de fête également. » Plusieurs québécois sont alors partis du cocktail, insultés qu’ils étaient devant un tel affront…la St-Jean, fête religieuse ? À l’origine peut-être, mais ça me surprendrait que le gouvernement canadien se soit déconnecter complètement du monde réel pendant les 50 dernières années ! Ce gouvernement continue à multiplier les négations de la nation québécoise...une vraie farce ! Et en plus ils le font avec un tel manque de classe que je suis sûr que même les plus fédéralistes de mes amis trouvent que ça dépasse un peu les limites de l’acceptable. De mon côté, je suis évidemment resté au party afin de discuter avec les autres québécois et bitcher contre le discours de l’ambassadrice (et boire du scotch gratuitement – faut ben que nos impôts servent à qqchose !).
Enfin, maintenant que j’ai obtenu les visas pour mes 4 sénégalais (je les ai eus ce midi alors qu’ils partent dimanche matin…et l’Ambassade fermait à 12h30 !), je pense sincèrement envoyer une plainte officielle à l’Ambassade.
C’était vraiment pas fort son truc, surtout que 90% des canadiens à Dakar sont québécois…
Anyway, par la suite je me suis ramassé avec une bande de jeunes universitaires qui sont ici en stage. Ils ont décidé de sortir au Playclub après la soirée, alors je leur avais dit que j’allais les rejoindre…mais voilà, une fille d’un autre organisme décide de venir aussi, et s’invite directement à dormir chez moi (mais pas question de faire quoi que ce soit vu qu’elle se marie 2 jours plus tard). Correct, j’ai deux chambres. Les autres se poussent, nous on reste encore qq minutes pour discuter avec un sénégalais à l’emploi de l’Ambassade (celui qui s’occupe de mes visas en plus). Il décide de venir avec nous, et on part.
Ça ne me prend pas beaucoup plus de temps pour me rendre compte que la fille est complètement, mais alors là complètement scrap même si elle est toujours lucide. On arrive au bar : pas un chat. Je suppose qu’ils sont allés au 2e bar où on pensait sortir. On va à la salle de bain et hop, elle commence à être malaaaaaade. Merde. L’autre gars décide de se pousser parce que décidément la fille est trop bizarre à son goût. Je me retrouve donc dans un bar, seul avec elle, une bouteille d’eau et les 3 barmans…évidemment, je n’étais pas pour l’abandonner au milieu de nowhere toute seule. On est resté là une heure de temps, elle la tête au-dessus de l’évier, moi assis dans le corridor à côté des toilettes (une chance qu’il y avait des tabourets), à jaser de mariage à attendre qu’elle dégrise un peu. Elle me dit qu’elle voudrait mourir si elle ne réussit pas son mariage, car c’est un engagement devant Dieu. Ok, je peux comprendre qu’on prenne ça au sérieux, mais bon, de là à vouloir mourir ? Hmm. Je creuse un peu le sujet : elle est à Dakar depuis 3 mois et a rencontré le gars il y a un mois et demi. Elle se marie effectivement 2 jours plus tard. Le gars est musulman et, comme vous savez, les musulmans ont ici droit à 4 femmes. Enfin, comme je vous dis pendant une heure de temps je lui répètes que je ne suis pas convaincu que ce soit la bonne chose à faire, que de marier un étranger d’une autre religion par surcroît (et avec toutes les différences de valeur que ça comporte) sans avoir passé pas mal de temps à connaître l’autre personne. J’ai aussi diplomatiquement levé la possibilité que le gars soit en train de lui monter un bateau pour pouvoir immigrer au Canada facilement et à ses crochets…Évidemment, vu son état, je ne suis pas sûr de l’avoir trop convaincue. Anyway, toujours est-il qu’après une heure, j’ai pu la guider jusqu’à l’appart (heureusement à 5 minutes de là), lui donner un bol et l’installer dans la chambre d’ami avec un paquet de gravols, une bouteille d’eau et une serviette froide. Finalement elle a dormi sur le plancher au lieu de s’installer sur le lit que j’avais fait, en plus, la semaine d’avant au cas où ça devienne nécessaire d’héberger qqun.
Évidemment, je me suis mis à paranoïer parce que je commençais à douter de la rationalité de la fille – et si elle décidait de s’emparer d’un couteau et de me trucider ? Et si elle ouvrait le gaz du four ? Et si elle tombait sans connaissance et s’ouvrait le front sur le bureau ? Et si elle décidait de m’accuser de harcèlement, viol ou autre ? Enfin, il ne s’est rien passé mais je n’ai pas beaucoup dormi…
Le lendemain matin, elle était toujours willing à se marier avec son copain.
Comme elle n’avait pas un rond (elle avait laissé sa sacoche à une amie), je lui ai donné un peu de cash pour qu’elle puisse rentrer chez elle. Je me suis ptet fait arnaqué, mais pour 20$ ce serait pas trop grave…en plus ça donne de quoi à vous raconter. Je pense qu’elle s’est trouvée chanceuse d’être tombé sur un bon gars vu qu’elle m’a laissé son numéro de téléphone avec un message : « Merci pour tout, tu es un ange qui est passé dans ma vie. »
Pourquoi y se passe tjrs des affaires bizarres ?

Bonne St-Abdoulaye, heu, bonne St-Jean!

25 juin 2006

Plein de choses à raconter aujourd'hui, vu mon silence de la semaine dernière, et ce n'était pas faute de détails à raconter mais plutôt faute de temps. Je vais en couper un peu, question de ne pas vous ennuyer outre mesure…
Vendredi le 16, mes collègues et moi avons décidé de goûter à un plat typiquement sénégalais, le dibit. Le dibit est essentiellement de la viande d'agneau cuit sur un espèce de grill. Il est préparé dans un dibiterie, terme officialisé par le Président Senghor, le Président poète qui a fait l'indépendance du pays. Comme une dibiterie nous avait été chaudement recommandée par une collègue locale, nous avons décidé de nous y aventuré.
Dans cette dibiterie, toute petite, avec quelques tables, quelques morceaux de viande qui pendouillent nonchalamment du plafond, et un vieux réfrigérateur Coke qui assure la fraîcheur des breuvages favoris de nos hôtes, la cuisson est assurée par deux billots de bois dont le diamètre doit facilement atteindre les 30 ou 40 cm, dont seul le bout sous la grille est enflammé. Le cuisinier doit mettre de l'eau sur le billot pour ne pas qu'il se consume trop rapidement. Il fait évidemment très chaud dans la dibiterie.
Nous avons donc dégusté notre agneau (du gigot et des côtelettes) chez moi, avec du vin (comme tout bon Sénégalais ne ferait pas, puisqu'ils sont musulmans et ne boivent généralement pas). La viande est très bonne, quoique un peu tirailleuse. Ils nous ont également donné de la moutarde dans un sac de plastique - sac, c'est vite dit, je soupçonne un papier plastique replié sur lui-même. Anyway, mes collègues n’ont pas eu trop de problèmes, mais j’ai personnellement subi quelques troubles gastriques…faut vivre dangereusement !
Le lendemain, nous étions invités chez une collègue qui, ayant entendu que nous avions mangé du Mboro-Mboro, voulait nous en faire goûter du fait maison. Nous nous sommes attablés devant d’immenses assiettes – un bol de riz immense, un bol de sauce au Mboro-Mboro, un bol plein a ras bord d’agneau et de poisson fumé, et une assiette de thiof grillé au cas où nous n’aurions pas aimé le Mboro-Mboro, le tout arrosé de vin (sa famille est
catholique) et encadré par de très intéressantes discussions sur l’état du Sénégal, de la France, de l’histoire du pays, etc. Nous sommes sortis de chez notre collègue remplis à ras bord et les bols étaient à peine à moitié vidés…
Samedi, jour de la St-Jean, je me suis réveillé ce matin mû par un esprit patriotique. Il faut vous expliquer d’abord le contexte : deux de mes amis de Montréal m’ont fait parvenir un « St-Jean Party Pack » (oui je sais, le nom est un peu ironique), avec interdiction formelle ne de rien ouvrir avant le 24 juin. Comme l’une de ces deux personnes avait elle-même violé une telle directive (elle avait ouvert son cadeau de fête 1 mois avant la date !), je considérais qu’il y avait jurisprudence, et j’ai donc ouvert le paquet pour en découvrir le contenue. Comme ces deux charmantes personnes ont eu vent de ma traîtrise, elles m’ont imposé 3 conséquences, soit me faire poser attifer d’un chandail du Québec, d’un drapeau et d’un sous-plat fleurdelisé à trois endroits : la porte du millénaire, les mamelles et le marché de Hann. J’ai évidemment refusé de me prêter à ce jeu puéril.
Je me suis donc rendu à la porte du millénaire à pied, question de suer un peu sous un soleil de plomb (parce qu'il a fait chaud en maudit aujourd'hui). Des travaux m’empêchant de prendre la photo depuis le point précis où je devais le faire, j’ai dû m’en approcher. Il y avait une française d’un certain âge et une jeune femme sénégalaise assises ensemble à proximité. Je leur ai donc demandé de me prendre en photo.
Malheureusement, deux femmes (une dame et sa fille de 22-25 ans, d’ailleurs plutôt jolie) à qui j'avais demandé de prendre la photo et qui m'ont demandé de leur rendre la politesse, m'ont par la suite demandé si je voulais prendre un encas chez eux...il était environ 13h. Nous sommes donc allé à l'épicerie en premier, puis au domicile de la jeune dame (une sénégalaise, la dame est française mais c'est sensé être sa mère...j'en doute un peu).
Bref, le Thiéboudienne – plat à base de riz et de poisson - fut servi vers 15h. Il y avait évidemment plein d'amis de la jeune femme. Nous avons mangé dans le grand bol communautaire, assis par terre. Mon premier repas vraiment typique sénégalais, puisque chez ma collègue nous avions mangé assis à table. La jeune femme est apparemment un animatrice de TV – elle commence, alors elle a la plage horaire du lundi midi. Bref, j’ai quand même dû quitter tôt pour retourner à l’appart pour me changer et me préparer mon Gala de la grande famille fiscale, alors je n’ai pas fait les autres photos.
Anyway, je vous envoie quand même celles que j’ai pu faire.
Enfin, samedi soir c’était le gala. La carte d’invitation disait que les convives devaient arriver à 20h précise, car la soirée commençait à 20h30…évidemment, je suis arrivé vers 20h15 et j’étais le premier. En fait, les gens ont commencé à arriver vers 21h, et la soirée a commencé à 22h15…je commençais à croire que c’était à 20h, heure de Montréal, que ça allait démarrer ! Enfin, le repas était très bon. Le premier show a été un spectacle d’humour. C’était très drôle, mis à part le fait que c’était presque tout en Wolof et que j’ai pas compris grand-chose. Ensuite, on a eu droit à une danseuse de baladi – c’est pas désagréable ce truc – et enfin Youssou N’Dour, qui a commencé à 12h30. Je me suis poussé à 1h30, mais c’était évidemment pas terminé. C’est qu’on sort tard au Sénégal…
Ce matin, résultat de la veille, je me rends compte que je suis en train de construire ma flore intestinale. C’est pas super cool, mais bon, faut bien le faire à un certain moment de sa vie…

Visa! Visa! J'espère que vous l'acceptez?

12 juin 2006

Hé oui, la semaine dernière fut la première ronde de combats administratifs livrés corps et âmes à la vilaine bureaucratie canadienne. L’objectif ?
Permettre à quatre Sénégalais d’entrer au Canada pour une période de 6 mois afin qu’ils puissent travailler de concert avec nos programmeurs. Le moyen ?
L’obtention de visas de l’Ambassade canadienne à Dakar. Ha oui, pour ceux qui travaillent pour notre gouvernement, je vous conseille de détruire ce courriel rapidement pour éviter de perdre votre emploi. Et non, c’est pas nécessaire d’envoyer le SCRS à mes trousses.
Comme j’étais un peu craintif face à l’efficience du gouvernement de notre beau et grand pays, je poussais beaucoup ma firme et le client pour enclencher les demandes pour les visas. J’ai pu entamer les démarches il y a deux semaines, puisque mon boss m’avait fait parvenir le guide et le formulaire à remplir. De plus, après avoir regardé le site de l’Ambassade, j’ai pu constater que les demandes de visa étaient traitées en 48h, et que les frais de 75$ CAN devaient être payés cash sous l’équivalent CFA…et je constate également que le service des visas est ouvert seulement le lundi, mercredi et jeudi de 9h à 11h. Ça augure bien, me dis-je, vu qu’ils partent le 2 juillet mais en tant qu’ancien vérificateur je reste un peu sur mes gardes.
Le lundi de la semaine dernière étant férié, je vais à l’ambassade le mardi.
En arrivant à la porte, je vois que le service des visas est sensé être fermé. Merde. Tant pis, j’entre, et on me dit qu’il est ouvert. Ouf ! Je monte à l’étage et je m’assieds, car il n’y a personne au guichet. Vers 10h, le guichet ouvre mais on se fait dire que la personne n’est pas entrée. Je vais voir le guichetier, qui est un assistant local que j’ai déjà rencontré quelque fois. Je lui donne le dossier, et il me dit qu’il est incomplet. Il me donne une feuille indiquant tous les documents nécessaires (lettre d’invitation, 3 slips de paie, 3 relevés bancaires, attestation d’emploi, ordre de mission, etc.). Il me dit aussi que je dois payer les frais à la BICIS, une banque locale, et non à l’ambassade. Ok. Je retourne donc à la Direction des impôts et informe le coordonnateur national qu’on a besoin d’un ordre de mission, et qu’il faut l’avoir au PC vu que finalement, le délai d’obtention des visas est de 3 semaines. Et oui, l’Ambassade de Dakar n’émet plus de visas, mais envoie le tout à l’ambassade d’Abidjan, en Côte-d’ivoire (dont l’équipe est d’ailleurs au Mondial…corrélation ?). Le seul problème, c’est que faute de moyens leur site web n’est pas mis à jour, donc l’info qui s’y trouve ne vaut pas de la m…Enfin, sur l’heure du midi je me pointe à la banque et je fais la file pendant une heure afin de pouvoir payer les plus ou moins 300$ CAN nécessaires au traitement des demandes.
Je reçois l’ordre de mission de mes quatre protégés le jeudi soir grâce à un processus d’urgence qui permet d’obtenir la signature du Ministre délégué aux Finances et au budget rapidement. Je touche un mot pour l’attestation d’emploi, mais le coordonnateur me dit que l’ordre de mission prouve que les gens travaillent pour le Ministère. Ok. J’en profite également pour envoyer un courriel à l’attachée commercial de l’Ambassade que nous avons rencontré quelques semaines auparavant. Elle me donne un rendez-vous avec son assistant (qui est incidemment toujours le même gars) le vendredi matin, 9h.
Good.
Le vendredi, je me pointe donc à l’Ambassade pour rencontrer l’assistant en question. Il me reçoit, sympathique, et regarde le dossier d’un des quatre.
« C’est incomplet, me dit-il. Il manque l’attestation d’emploi et la fiche de composition familiale. ». La quoi ??? « Oui, on la remet avec les demandes de visa, surprenant que vous ne l’ayez pas. » On a pris les formulaires de demande sur le site web du Ministère des affaires étrangères…c’était pas là. Bref, je regarde le truc : ils demandent le nom de l’époux/épouse, des enfants, des parents/beaux-parents, des frères/sœurs/beaux-frères/belles-sœurs (et leur pédigree complet), la liste des emplois occupés durant les 10 dernières années…oh shit. Ça, ça va bien aller. « En passant, on ferme à 12h30 aujourd’hui vu que c’est vendredi ».
Qui a dit que la fonction publique n’était pas trop fatigante ?
Je retourne à la Direction, je fais photocopier la feuille (il m’en a donné une, et en anglais de surcroît ! C’est bien, dans un pays francophone) et la remet aux intéressés en leur disant qu’il faut que ce soit fait pour 11h. Il est 10h. Panique : ils ont entre 5 et 10 frères et sœurs, et autant de beaux-frères/belles-sœurs…est-ce que je m’attends à ce qu’ils connaissent leurs dates de naissance et leur adresse pour toute la gang ??? Hmm faites ce que vous pouvez, on a une heure pour arranger ça, sinon on bust le délai.
Évidemment, une réunion importante qui était sensée avoir lieu à 16h est soudainement remise à 11h (question de pas manque le match d’ouverture du Mundial…le DG est un grand fan apparemment). Heureusement, c’est mon collègue qui l’anime mais il aurait été bon que j’y sois. Enfin, j’espère toujours pouvoir y aller. Je demande qu’un chauffeur aille la porter. Hmmm, trop complexe d’attendre pour que l’assistant vienne la chercher et remette un reçu. Ok, j’y vais avec le chauffeur. Je descends et j’attends. Il est 11h30. Le chauffeur arrive pas, il y a trop de trafic. Tant pis, je me dis, j’y vais à pied ça va être plus rapide. J’arrive donc en sueur à l’Ambassade, 15 minutes plus tard pour remettre le tout à l’assistant. Cette fois, pas de remarques. Il me dit qu’il va intercéder en ma faveur, mais il n’est jamais certain que les gens obtiennent leur visa…Anyway, j’ai fait mon effort de guerre avec mes 3 visites en une semaine. Au moins, le gars en a profité pour me donner une invitation pour la fête du Canada, le 28 juin prochain. À voir le nombre de québécois ici, ça risque de fêter davantage la St-Jean…
La prochaine ronde de lutte administrative va se jouer avec le Ministère de l’intérieur sénégalais. Je dois demander une carte d’identité pour étrangers et une extension de mon visa, qui finit le 2 juillet. Bref, j’ai envie de faire un genre de Combat des clips, comme à Musique Plus, avec une poule bien roulée comme animatrice (parce qu’ici, il y a beaucoup de français et c’est comme ça qu’il faut le dire, no offence mesdames). Les deux pays étant exclus du Mundial, ça amuserait peut-être le monde.
Dimanche, mon collègue et moi sommes allés au Lac rose, qui tient son nom non pas d’un quelconque romantisme mais bien de sa couleur, qui est bel et bien rose à cause de microorganismes végétales. Le lac a une salinité de 380g de sel par litre, ce qui est autant que la mer morte. Intéressant. On s’y baigne et effectivement on flotte. Je peux m’asseoir en indien dans l’eau et je flotte. Fascinant. Apparemment le lac a 1,5 mètre d’eau et 1,5 mètre de sel cristallisé dans le fond. Un travail pour les sénégalais est d’aller chercher le sel en brisant les cristaux et en les ramenant sur la berge, où il est séché, iodé, mis en sac et expédié vers les autres pays de la sous-région. Tout est fait manuellement, à pic. Les femmes charrient le sel des pirogues jusqu’aux tas, à coup de 25kg sur la tête chaque fois. Un sac de 25kg est payé 300 CFA (à peu près 65-70 cennes canayennes). Ça fait pas des grosses payes. Enfin, en prenant une photo d’une dame plus pour l’encourager qu’autre chose (vu que ça s’est accompagné d’une donation équivalent à 75kg de sel), je me suis évidemment enfargé dans une pile de sel, sur laquelle je suis tombé et je me suis arraché la moitié de la jambe droite. Ok, ptet pas la moitié au complet…ok, c’était juste écorché…mais appliquez du sel sur une plaie à vif pour voir l’effet que ça fait. C’est pas super confort, je tiens à le dire ! Une chance que j’avais de l’eau de source pour laver un peu ma jambe…ça a brûlé pendant plus de 2h, le temps que je revienne à l’appart prendre une douche et tout désinfecter à l’alcool (hmmmm de l’alcool).
Je vous envoie une couple de photos. La première est une photo de mon assiette de Ndolé, qui ressemble beaucoup à la Sauce feuille (de Mboro-mboro), appelé communément d’la bouette par la communauté Sogema locale autant permanente que temporaire – c’est une demande spéciale de Mme G… Les autres sont des photos du lac rose. Je n’ai pas pris de photos de l’ambassade ni des demandes de visa.
En passant, j’ai reçu plusieurs courriels de support suite au boubou. Je tiens à dire que je vais vous répondre personnellement dès que je vais avoir Internet de l’appart. Pour l’instant, ça me prendrait trop de temps sur les heures de bureau et j’ai perdu pas mal de temps pour les visas. En théorie, je devrais l’avoir dès mercredi, mais bon ça fait déjà une semaine que ça brette…au moins, j’ai la première étape soit la ligne de téléphone.

Boubou Time, prise 2

5 juin 2006

Salam Alekhoum !
Tel que promis, j’ai enfilé mon boubou pour aller au bureau vendredi matin.
Après tout, c’est la journée boubou et la majorité des gens le portent (quoique beaucoup en portent toute la semaine). Au départ, il faut bien le dire, je me demandais si ça allait les irriter plus qu’autre chose, ou si j’allais simplement avoir l’air fou…mais bon, c’est pas comme si avoir l’air fou ne m’a jamais arrêté. Inch Allah !
L’effet a été monstrueux. Les sénégalais/e dans la rue, les restos, au bureau m’arrêtaient pour me complimenter sur mon boubou et me dire que ça me faisait bien. Certains ont même pensé que j’étais Marocain, avec mes babouches ! Il me manquait juste mon chapeau…avec un fez l’illusion serait parfaite. Apparemment, si j’étais plus bronzé on pourrait me prendre pour le fils du Président. J
De toute évidence ils sont assez fiers quand un toubab décide de porter leurs vêtements traditionnels…mais comme le boubou m’a été offert, je m’étais fait un point d’honneur de le mettre. Il faut bien le dire, c’est un beau boubou en bazin avec de la belle broderie et tout et tout. Il est très joli.
Point de vue confort, c’est très bien un boubou. Bien plus confortable qu’un habit occidental. C’est quand même assez chaud, mais bon il fait 30 dehors alors c’est assez normal. La seule chose c’est qu’il faut éviter de marcher dessus, vu que la chemise descend jusque sur les pieds. Les babouches, par contre, c’est une autre paire de manche. Comme il n’y a rien pour retenir le talon en arrière, il faut un peu forcer des orteils pour assurer une bonne rétention de la chaussure. C’est critique quand on est dans les escaliers…j’ai perdu à plus d’une reprise l’une de mes babouches en descendant les marches. Ça a l’air un peu weird un blanc chauve en boubou qui descend les escaliers en position de combat de coq à la poursuite d’une babouche qui se fait la malle.

Boubou Time!

30 mai 2006

Et oui, une autre semaine s’est écoulée, et un autre roman va s’abattre sur vous. Désolé, mais ainsi va la vie qui va. Vous êtes en quelque sorte les pauvres victimes innocentes de mon expatriation.
Enfin, ce n’est pas comme si la dernière semaine avait été riche en rebondissements. Encore une fois, le travail a monopolisé beaucoup de mon temps, dont toute ma fin de semaine. J’ai tout de même quelques anecdotes à vous raconter.
Premièrement, la semaine dernière une de nos VP était membre d’une délégation commerciale canadienne à Dakar. Évidemment, mon collègue (qui remplace ma collègue – disons que je reste pas trop longtemps seul) et moi sommes allés souper avec eux, de façon totalement fortuite. Nous nous étions donner rendez-vous au Sarrault, le resto où on mange du Mboro-Mboro, du Ndolé et du Ngourou-Ngourou à 19h30. 19h45, il est tjrs pas là. Par contre, un de nos collègues locaux est là et a décidé de me payer une bière (lui ne boit pas, c’est un bon musulman). A 20h, je me décide à appeler à l’hôtel…juste au moment où la serveuse arrive avec le numéro, mon cell sonne. Le collègue a croisé le VP et on est invités à aller chez lui pour souper. L’ambassadeur canadien ? Hmm, moi je suis en jeans avec un t-shirt blanc : la grande classe. Je finis ma bière et je vais les rejoindre à 20h30, vu que c’est l’heure du nouveau rendez-vous. Pour pas que j’aie l’air trop poche, mon collègue me prête une chemise que je peux porter par-dessus mon t-shirt. C’est un peu mieux. Sur les lieux, j’apprends les détails de la délégation. En fait, ce n’est pas l’Ambassadeur canadien (qui est en fait une Ambassadrice), mais plutôt l’Ambassadeur sénégalais en poste au Canada qui est là, et on va pas chez lui mais dans un bar. Tout le monde est habillé décontracté. Ouf, pas d’incident diplomatique encore une fois.
En gros, il y avait le VP, deux saguenéens, un vendeur Tunisien et l’Ambassadeur du Sénégal au Canada, qui ne doit pas avoir plus de 35 ans.
L’ambassadeur nous a donc amené au Just 4U, un resto-bar de jazz avec un band qui était pas mal cool. Comme c’était férié le lendemain, il y avait pas mal de monde. Le vendeur a un peu viré sur le top : après avoir crié : « Vive le Canada ! Vive le Sénégal ! Vive les femmes du Sénégal ! », il s’est mis à cruiser tout ce qui était féminin à portée de la main, c’est-à-dire à la table à côté. Il s’est mis à genoux devant les filles pour les demander en mariage (alors qu’il est marié). N’importe quoi, le gars était fou comme un balai. Apparemment, en venant il était complètement pogné et hermétique…un des saguenéens se serait arrangé pour le déniaiser un peu.
Le lendemain étant férié, j’ai donc dû travailler de l’appart une bonne partie de la journée. Faut quand même que la job se fasse…mais c’est pas grave, je fais juste reporter mes jours fériés ratés pour les prendre tout d’un coup, mais ça il faut pas le dire.
Enfin, le vendredi on est sensés aller souper encore une fois avec la délégation. Rendez-vous à 19h30 au lobby. Hmmm, aucune nouvelle. Je finis par rappeler, à tout hasard, un numéro de téléphone que j’avais raté durant la journée. Coup de chance, c’était le cell du VP qui nous dit qu’ils ne sont pas passés par l’hôtel après avoir rencontré le Président de la République, Me Abdoulaye Wade. Comme ça fait 45 min qu’ils roulent et qu’il ne sait pas où ils s’en vont, il ne nous invite plus. Bref, je me suis fait ditché par un Ambassadeur. Après le Ministre des finances de Antigua cet hiver, je trouve que je commence à être franchement hot-shot : je ne me fais plus ditcher que par la Haute société.
Aujourd’hui (lundi), j’étais gentiment assis à mon bureau quand une de mes collègues me remet un sac. Je regarde : un boubou ! Elle avait contacté son oncle parce que je voulais un boubou et qu’il connaît bien un tailleur. Je n'ai vu le monsieur qu'une seule fois...apparemment, il est chargé des relations publiques et il a été chef de cabinet d'un ancien Ministre des finances. Vendredi dernier, j’étais à mon bureau quand le tailleur est venu prendre mes mesures. Service rapide ! Il m’a été offert afin que je puisse m’intégrer plus facilement à la culture sénégalaise. Il a bien rit quand je l’ai appelé pour lui dire Dieurediof, qui veut dire merci en wolof. Le boubou est pas mal beau. C’est un 2 pièces, donc les pantalons et l’espère de chemise qui descend jusqu’aux pieds. Je vais le mettre vendredi pour aller au bureau, alors je prendrai une photo pour vous faire plaisir. Avec ça, je passe quelques jours de plus au soleil et on peut me méprendre !

31, Rue Félix Faure

19 mai 2006

ésolé pour le délai, mais j’ai encore éprouvé des problèmes et, faut bien le dire, la semaine dernière a été assez relaxe. Après d’autres super réunions interminables où on pratique l’art de tourner en rond sans rien décider parce que de toute façon, la décision va être prise en un lieu plus élevé, et après 1001 vendeurs déçus de ne m’avoir rien vendu, après avoir perdu ma collègue, qui m’a quitté sans une larme, ce fut somme toute très tranquille.
Ha oui, j’oubliais, le fait saillant aura été cette semaine, lorsque j’ai finalement pu entrer dans l’appartement après une saga tout ce qu’il y a de plus rocambolesque. La semaine dernière, c’était les négociations de dernière minute entre le bureau et la propriétaire, avec bibi servant autant que faire se peut d’entremetteur. Tout allait bien, alors que les deux partis avaient accepté un virement bancaire (mercredi dernier). Or, quelques minutes plus tard, revirement : la proprio préfère des chèques personnels parce qu’elle a déjà eu des problèmes avec une autre entreprise. Elle veut donc que tout soit à mon nom. D’accord, mais je ne peux pas faire de chèque puisque je n’ai pas encore de compte bancaire. Pas de trouble, qu’elle répond, le directeur de la Bank of Africa est un ami, on va aller ouvrir ça vendredi matin. En quatrième vitesse, je dois faire les trucs administratifs, soit 3 copies de mon passeport attestée par la gendarmerie, avec frais de timbre (une taxe) de 100 CFA par copie (un gros 20 cennes chaque – dans un élan de générosité jamais surpassé, j’ai renoncé à faire payer mon employeur pour ces frais…)
Le vendredi, je vais donc la rejoindre à l’appartement, et on part à la banque. On ouvre le compte, on se renseigne sur le virement, l’après-midi j’envoie l’information à Montréal, le virement est fait on the spot. Ça augure bien.
Le lundi matin, je retourne en fin d’après-midi pour faire l’état des lieux.
J’arrive à 15h30, tel que prévu. L’agent arrive à 16h15. À 17h15, pas encore fini. Hmm, ma collègue, qui a laissé ses valises dans ma chambre vu qu’elle part le soir même, m’attend au bar en buvant une bière parce qu’elle ne peut rien faire, et elle veut certainement prendre le temps de souper et de se préparer avant de partir, sa navette étant à 19h30…tant pis ! Je me pousse en les laissant en plan, en train de compter les assiettes. Heureusement, parce qu’elles ont fini à 19h.
Le mardi matin, j’y retourne encore, armé cette fois de mes valises : ce sera l’aménagement. Le taxi essaie de me charger 3500 CFA pour me rendre. Le prix pour se rendre à l'autre boute de la ville est de 2000 CFA, et là je dois avoir 500 mètres à faire. Je lui dit max 500. Il me droppe près d'autres taxis, qui me disent que 1000 c'est bon. C'est encore trop cher mais bon, on s'obstinera pas trop pour 1$ de plus ou de mois.
L’agente arrive encore en retard. Elle me demande si j’ai l’argent…je réponds que je n’ai pas encore validé avec la banque. On appelle – l’argent est là. Excellent. Par contre, va falloir payer cash – ça prend 1 mois pour avoir un chéquier en Afrique. L’agente n’est pas à l’aise pour se promener avec une grosse somme. Je suggère un virement. Elle accepte, mais les baux ne seront pas signés avant le paiement. L’agente se pousse, je repars à la banque avec la proprio. On fait un peu la file jusqu’à ce qu’elle se tanne et appelle le boss. On passe plus vite dans la loge « élite », pour les VIP (apparemment, j’en suis un à partir d’astheure). On sort 3.3 millions en cash – les plus gros billets sont des 10 000 - pour que la proprio puisse aller déposer dans son propre compte.
Je retourne au bureau, discute avec mon boss et on décide de faire le virement à partir de mon compte et non celui de Montréal. En après-midi, je repars encore à la banque pour faire le virement. Je retourne donc voir le service VIP, ils me font le transfert, check mon compte…manque 200 000 CFA !
Y a eu une erreur quelque part. J’en ai à peu près 20 000 sur moi. Je ressors, courre au guichet de la BICIS (où ma carte Desjardins fonctionne), sort 220 000 – mon maximum, c’est presque 500 CAN, retourne à la banque, dépose le cash, fini le virement…enfin, c’est tarminé !
Le soir je défais mes valises, puis je vais souper au resto en face – ça ne me tente pas d’aller à l’épicerie – puis je m’installe dans le bureau pour installer mon ordi. Hmm, la chaise n’est pas confortable…je décide donc de la changer pour une autre chaise, plus basse, qui sauvera mes genoux de percussions sur le bureau. Malheureusement, j’estime mal la hauteur de la lampe de table (avec socle en céramique) qui est sur le bureau. Je l’accroche un peu. La lampe tombe un peu et décide d’y aller de sa célèbre imitation de Jean-Paul II embrassant le sol d’un aéroport. Malheureusement, l’imitation est imparfaite car contrairement à JP II, le socle explose sur le carrelage. Après 3 heures d’habitation, j’ai déjà pété quelque chose de l’appart. Et il y a plein de zones à risque, vu qu’il y a 3 vases et 1 autre lampe similaire. Par contre, j’ai rien brisé depuis. J’ai même pas mis le feu à la cuisine même si la cuisinière est au gaz (quoique je devrai trouver une méthode d’allumage qui ne brûle pas mes doigts) ! Qui l’eut crû ?
Au moins je suis chez moi, c’est pas mal comme appart. Un peu bruyant, mais bon c’est le centre-ville. La douche est mal foutue, parce que c’est pas une vraie baignoire, c’est un sabot – la moitié de la longueur d’une baignoire.
Je peux m’asseoir dedans (y a comme un siège qui prend la moitié du bain), mais quand on est debout faut pas bouger trop…surtout qu’il n’y a pas de rideau. J’entends mon frère rigoler d’ici, parce que j’ai toujours réussi à faire des dégâts d’eau même avec une douche étanche…
Enfin, je vous envoie des photos de mon appart. Comme vous pouvez le constater, j’ai fait mettre un lit simple pour pouvoir recevoir quelqu’un ou un couple (j’irai dans le lit simple, quand même !).

Demain matin, Dakar m'attend Vol III

7 mai 2006

Déjà la 3e semaine de mon expatriation est terminée. Il ne m’en reste en théorie que 71. C’est fou comme le temps passe vite ! Il faut dire que le rythme au travail est assez dément, et je n’ai pas assez de temps entre les réunions pour avancer mon propre travail, ce qui me force à faire trop d’overtime. Enfin, ça va se calmer dans quelques semaines.
Bref, mis à part ma journée fériée travaillée, les réunions qui commencent en fin d’après-midi et qui n’en finissent plus, la négociation sans fin entre ce qui est prévu au projet et ce que le client veut que le système fasse et l’avancement des travaux, je n’ai pas eu beaucoup de temps pour avoir de bonnes anecdotes. Heureusement, il y a la fin de semaine pour ça !
Vendredi, c’était le premier vendredi du mois et, comme tout le monde sait, le premier vendredi du mois est le jour où les canadiens (lire les
québécois) de Dakar se retrouvent ensemble au Terrou-bi, un casino/restaurant/lieu de conférence situé sur le bord de la mer. Un site vraiment superbe. Je m’attendais à voir peut-être une trentaine de personnes vu que Dakar est quand même une plaque tournante pour l’Afrique de l’ouest.
Finalement, on était peut-être 20 au max et la majorité travaillent à l’ambassade. Je croyais bien rencontrer deux Trifluviennes venues faire un stage en psycho à l’hôpital de Dakar, mais non, aucune des deux ne s’est pointée. Enfin, ce fut une bonne occasion pour rencontrer quelques personnes ayant habité Dakar longtemps mais qui repartiront bientôt pour d’autre destinations soleil comme l’Iran. Après la soirée, nous avons décidé d’aller manger au Zaika, un restaurant indien qui était proche du Terrou-bi :
excellent. Comme partout semble-t-il, les restaurants indiens sont une valeur sure.
Samedi, nous avons décidé de retourner jouer au golf, mais ma collègue tenait mordicus à aller sur un nouveau terrain (Dakar en a 2). Elle me demande donc d’utiliser mes précieux crédits de téléphone pour réserver un départ et me donne un numéro. Le numéro ne marche pas. Je fais une fouille complète sur Internet et trouve 2 autres numéros, mais aucun ne marche. Je fouille dans les pages jaunes, rien. Il n’est pas là. Hmmm, J’étais tombé sur un site qui disait que le terrain fermait en 2000…ça commence à être douteux. Je trouve un site qui est l’équivalent de Canada 411 pour l’Afrique, ce qui me sort les mêmes numéros essayés sauf un. J’essaie : je tombe sur l’autre terrain de golf. Y en aura pas de faciles ! Ils finissent par me donner le numéro du Golf de Cambérène.
J’appelle au golf, et j’apprends qu’il se situe à 1h de route et qu’il y a un tournoi à 14h (il est déjà 11h30), mais qu’on peut réserver un départ. Je raccroche et je dis à ma collègue de laisser faire. Non, elle veut absolument essayer l’autre terrain. Elle rappelle et prend un départ à 13h (il est maintenant 12h). On descend en catastrophe et allons à la réception pour changer de l’argent. Malchance, les taouins du Novotel n’ont plus de liquidités en CFA. Tant pis, on devrait être corrects. On va donc aux taxis pour demander combien ça coûte pour aller à ce golf. 8000, qu’ils disent (environ 16$US). Non, c’est ben trop cher…après discussion, on baisse à 5000. On part.
L’autoroute est complètement bouchée à cause des courses du 6h de Dakar (qui se font sur une voie d’évitement), et ça prend effectivement 1h. Le conducteur nous amène sur un site complètement démoli, où il n’y a pas de gazon, seulement la cabane. Un chantier de construction. Il nous dit : « C’est ici le golf » et s’arrête. C’est-tu une joke ? On lui dit que ça n’a pas de sens, qu’il n’y a pas de golf ici et qu’il nous prend pour des cons.
Il tient au fait que c’est le terrain de Cambérène et commence à frustrer.
On va voir un travailleur, qui nous explique que le terrain a été déménagé au Technopôle et explique au chauffeur comment se rendre. Le chauffeur engueule le gars parce que c’est ici le golf – j’ai l’impression qu’il croit qu’en le disant, le terrain va se reconstituer. On part…on est pas sorti du chantier qu’il nous dit que c’est loin et qu’il veut 5000 de plus pour se rendre, en plus des 8000 du début. Renégociation : il a pas rapport, le deal est 5000, c’est pas notre problème s’il s’est perdu et il n’aura pas une cenne de plus. Il tient à son 10000 au total. Tant pis, on sort, on récupère le sac et on lui donne son 5000. Il se pousse. Ma collègue et moi sommes donc perdus dans un chantier de construction dans un quartier de Dakar que nous ne connaissons pas, à la recherche d’un terrain de golf fantôme.
On prend un autre taxi, et on demande pour le golf. Pas de trouble, 2500.
Haaaaa c’est supposé être proche. Non non non c’est loin. Correct. En fait le chauffeur savait pas plus que nous où c’était. Après avoir demandé à 3 personnes, on finit par l’avoir en visuel…mais faut trouver l’entrée. Le chauffeur voit un escalier qui descend vers le terrain, s’arrête. C’est ici, qu’il dit. On regarde : l’escalier est entouré de vidanges et de déchets – douteux que ce soit l’entrée officielle. Ma collègue s’obstine un peu, le chauffeur veut rien savoir, je me tanne. En grognant, je sors le stock du char, je paie le taxi et je commence à descendre. Je commençais à en avoir ma claque, surtout que mon déjeuner (une banane et un yaourt) commençait à être loin). Et de l’ancien site, on doit être à 200m au gros top.
D’ailleurs, pour la petite histoire, des discussions avec le staff du terrain ont montré que 2500, max 3000 parce qu’on est des toubabs (des
blancs) sont bien suffisants pour se rendre jusqu’au Novotel. Évidemment, le restaurant du Club est fermé, mais le sera demain. Yé. Je commençais vraiment à avoir mal à la tête à force de marcher au gros soleil…j’espère avoir perdu au moins 20 grammes. Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour la bedaine !
La game de golf s’est déroulé sans incidents majeurs, mis à part le fait que j’ai été particulièrement mauvais. Pour ceux qui tiennent des statistiques, ne comptez pas sur moi pour vous donner mon score parce que j’ai l’impression que mon caddy n’a pas compté tous mes coups, pour ne pas me décourager…
La journée se termine grâce à un lift d’un couple de français à la retraite active (il travaille l’équivalent de 4 jours/semaine, pour se donner 2 après-midi pour venir jouer au golf). Ça a pris 30 min en évitant l’autoroute…

Demain matin, Dakar m'attend Vol II

1er mai 2006

Après avoir reçu quelques protestations de lecteurs me trouvant cruel de ne pas écrire davantage (avant que vous me traitiez d’homme peu modeste, je dois avouer que 2 personnes m’ont dit de telles choses sur 74), j’ai décidé de vous écrire immédiatement une anecdote vécue samedi dernier.
Nous étions allés souper, ma collègue et moi, dans un petit resto/bistro nommé le Sarrault, sur l’avenue Albert-Sarrault de Dakar. Charmant troquet il va sans dire, nous venions d’écumer une bouteille de Côte-du-Rhône (parce que le tenancier n’avait plus de St-Morgon ou ni de Brouilly). À la table à côté, 5 sénégalais festoyaient pour une raison inconnue.
La musique était forte, mais la voix de l’un d’entre eux l’enterrait de belle façon. L’individu, il faut bien le dire, semblait un tantinet gorlot.
Alors que nous mangions, elle son kedjenou au poisson grillé, moi ma sauce feuilles (qui, comme tout le monde sait, est préparée avec du bœuf, du poisson fumé, oignons et épices mais surtout, et c’est que qui fait son charme, des feuilles de mboro-mboro écrapous, ce qui donne une délicieuse bouette qui se mange avec du riz, de l’atiéké (une sorte de couscous sénégalais), ou des alokos (bananes plantains), sa voix écrasait nos discussions, ce qui fit en sorte que nous nous taisâmes et que nous l’écoutâmes. D’ailleurs, ils nous ont souhaité plusieurs fois bonne appétit et ils ont également demandé ce que c’était. Après identification, ils ont marqué leur approbation que c’était bon ça.
« Le Sénégal est un pays Wolof ! Les Serer sont de Mauritanie ! Ils sont du Mali ! Qu’ils y retournent ! ». Hmm, douteux. Zieg Heil ! Zieg Heil !, dis-je doucement à ma collègue en faisant le discret salut nazi. Leur conversation, gouvernée il va sans dire par cet individu, continue vigoureusement dans un joli crescendo et lorsqu’elle atteint enfin son apogée, l’une des dames du groupe se retourne vers nous et s’excuse parce qu’ils sont bruyants. Pas de problème, protestons-nous d’une seule voix.
La conversation continue un certain temps, jusqu’à ce que le leader du groupe vient nous voir et nous offre le digestif parce qu’ils sont bruyants.
Nous reprotestons, mais à ce moment il nous identifie comme des Québécois.
Il se met alors à sacrer avec un accent sénégalofrançais, puis nous offre le champagne en disant qu’Il est le propriétaire. Nous refusons évidemment. Il fini par nous payer 2 Armagnacs. Il nous raconte alors avoir passé 9 ans au Québec, qu’il a été au CEGEP Marie-Victorin pour faire sciences pures, puis Université Laval pour le génie civil. Il nous avoue que la principale chose qui lui manque est la poutine, et me demande quelle sorte de fromage est utilisée, de l’emmenthal ? Non, rétorquai-je, du fromage en crotte. Devant son air dubitatif, je renchérie : du fromage qui fait squoui-squoui. Ça ne marche pas. Je pourrais lui dire de prendre du fromage mozzarella râpé, mais comme ça fait une poutine disgracieuse, comme ils en font au Canada anglais, je me tais. Il part alors sur une lancée comme quoi le Québec est la province la plus riche du Canada, grâce aux barrages de La Grande, et à l’eau qui, dans 20 ans, fera de nous les arabes d’Amérique du Nord.
Chaque fois que j’essaie de placer un mot, il me dit « laisse-moi finir ! » (note amusante : ma collègue aussi fait ça, mais sans avoir besoin d’alcool ). À un moment donné, il me prend la main et se met à l’embrasser.
Merde, me dis-je, il est gay. Non pas que j’ai quelque chose contre les gays, vous savez bien, mais ceci tant qu’ils ne s’en prennent pas physiquement à moi. Il continue sa diatribe sans se rendre compte combien je suis mal à l’aise et que ma collègue rigole. Il se tourne alors vers elle et l’amène danser (il n’y a évidemment pas de plancher de danse et on est en tout 7 personnes dans le bistro/resto, plus le serveur et la serveuse). Il m’appelle, je résiste, ma collègue en rajoute. Je me vois forcé de me lever et de faire semblant de danser 5 min. Nous allons nous rasseoir…éclusons nos verres en vitesse, payons la note et nous levons. Nous disons adieu au groupe. Évidemment, notre nouvel ami se lève et m’embrasse longuement (sur la joue, heureusement). Il me lâche, se revire vers ma collègue et l’embrasse plus longuement encore. Une chance que je ne suis pas un gars jaloux ! Enfin, il nous demande nos numéros, je lui réponds que je n’ai pas de portable (ce qui est éminemment faux), et nous prenons la poudre d’escampette.
Bref, premier apprentissage culturel : ici, l’homosexualité est illégale sous peine de prison. Toutefois, il n’est pas rare de voir des hommes se tenir par la main ou s’embrasser en public. Intéressant, mais je crois que je vais rester fidèle à mon tempérament partiellement anglo-saxon (environnement oblige) et tenter d’éviter ce genre d’expérience trop souvent…