25 juin 2006
Plein de choses à raconter aujourd'hui, vu mon silence de la semaine dernière, et ce n'était pas faute de détails à raconter mais plutôt faute de temps. Je vais en couper un peu, question de ne pas vous ennuyer outre mesure…
Vendredi le 16, mes collègues et moi avons décidé de goûter à un plat typiquement sénégalais, le dibit. Le dibit est essentiellement de la viande d'agneau cuit sur un espèce de grill. Il est préparé dans un dibiterie, terme officialisé par le Président Senghor, le Président poète qui a fait l'indépendance du pays. Comme une dibiterie nous avait été chaudement recommandée par une collègue locale, nous avons décidé de nous y aventuré.
Dans cette dibiterie, toute petite, avec quelques tables, quelques morceaux de viande qui pendouillent nonchalamment du plafond, et un vieux réfrigérateur Coke qui assure la fraîcheur des breuvages favoris de nos hôtes, la cuisson est assurée par deux billots de bois dont le diamètre doit facilement atteindre les 30 ou 40 cm, dont seul le bout sous la grille est enflammé. Le cuisinier doit mettre de l'eau sur le billot pour ne pas qu'il se consume trop rapidement. Il fait évidemment très chaud dans la dibiterie.
Nous avons donc dégusté notre agneau (du gigot et des côtelettes) chez moi, avec du vin (comme tout bon Sénégalais ne ferait pas, puisqu'ils sont musulmans et ne boivent généralement pas). La viande est très bonne, quoique un peu tirailleuse. Ils nous ont également donné de la moutarde dans un sac de plastique - sac, c'est vite dit, je soupçonne un papier plastique replié sur lui-même. Anyway, mes collègues n’ont pas eu trop de problèmes, mais j’ai personnellement subi quelques troubles gastriques…faut vivre dangereusement !
Le lendemain, nous étions invités chez une collègue qui, ayant entendu que nous avions mangé du Mboro-Mboro, voulait nous en faire goûter du fait maison. Nous nous sommes attablés devant d’immenses assiettes – un bol de riz immense, un bol de sauce au Mboro-Mboro, un bol plein a ras bord d’agneau et de poisson fumé, et une assiette de thiof grillé au cas où nous n’aurions pas aimé le Mboro-Mboro, le tout arrosé de vin (sa famille est
catholique) et encadré par de très intéressantes discussions sur l’état du Sénégal, de la France, de l’histoire du pays, etc. Nous sommes sortis de chez notre collègue remplis à ras bord et les bols étaient à peine à moitié vidés…
Samedi, jour de la St-Jean, je me suis réveillé ce matin mû par un esprit patriotique. Il faut vous expliquer d’abord le contexte : deux de mes amis de Montréal m’ont fait parvenir un « St-Jean Party Pack » (oui je sais, le nom est un peu ironique), avec interdiction formelle ne de rien ouvrir avant le 24 juin. Comme l’une de ces deux personnes avait elle-même violé une telle directive (elle avait ouvert son cadeau de fête 1 mois avant la date !), je considérais qu’il y avait jurisprudence, et j’ai donc ouvert le paquet pour en découvrir le contenue. Comme ces deux charmantes personnes ont eu vent de ma traîtrise, elles m’ont imposé 3 conséquences, soit me faire poser attifer d’un chandail du Québec, d’un drapeau et d’un sous-plat fleurdelisé à trois endroits : la porte du millénaire, les mamelles et le marché de Hann. J’ai évidemment refusé de me prêter à ce jeu puéril.
Je me suis donc rendu à la porte du millénaire à pied, question de suer un peu sous un soleil de plomb (parce qu'il a fait chaud en maudit aujourd'hui). Des travaux m’empêchant de prendre la photo depuis le point précis où je devais le faire, j’ai dû m’en approcher. Il y avait une française d’un certain âge et une jeune femme sénégalaise assises ensemble à proximité. Je leur ai donc demandé de me prendre en photo.
Malheureusement, deux femmes (une dame et sa fille de 22-25 ans, d’ailleurs plutôt jolie) à qui j'avais demandé de prendre la photo et qui m'ont demandé de leur rendre la politesse, m'ont par la suite demandé si je voulais prendre un encas chez eux...il était environ 13h. Nous sommes donc allé à l'épicerie en premier, puis au domicile de la jeune dame (une sénégalaise, la dame est française mais c'est sensé être sa mère...j'en doute un peu).
Bref, le Thiéboudienne – plat à base de riz et de poisson - fut servi vers 15h. Il y avait évidemment plein d'amis de la jeune femme. Nous avons mangé dans le grand bol communautaire, assis par terre. Mon premier repas vraiment typique sénégalais, puisque chez ma collègue nous avions mangé assis à table. La jeune femme est apparemment un animatrice de TV – elle commence, alors elle a la plage horaire du lundi midi. Bref, j’ai quand même dû quitter tôt pour retourner à l’appart pour me changer et me préparer mon Gala de la grande famille fiscale, alors je n’ai pas fait les autres photos.
Anyway, je vous envoie quand même celles que j’ai pu faire.
Enfin, samedi soir c’était le gala. La carte d’invitation disait que les convives devaient arriver à 20h précise, car la soirée commençait à 20h30…évidemment, je suis arrivé vers 20h15 et j’étais le premier. En fait, les gens ont commencé à arriver vers 21h, et la soirée a commencé à 22h15…je commençais à croire que c’était à 20h, heure de Montréal, que ça allait démarrer ! Enfin, le repas était très bon. Le premier show a été un spectacle d’humour. C’était très drôle, mis à part le fait que c’était presque tout en Wolof et que j’ai pas compris grand-chose. Ensuite, on a eu droit à une danseuse de baladi – c’est pas désagréable ce truc – et enfin Youssou N’Dour, qui a commencé à 12h30. Je me suis poussé à 1h30, mais c’était évidemment pas terminé. C’est qu’on sort tard au Sénégal…
Ce matin, résultat de la veille, je me rends compte que je suis en train de construire ma flore intestinale. C’est pas super cool, mais bon, faut bien le faire à un certain moment de sa vie…
Anecdote afghane
Il y a 15 ans
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