mercredi 18 avril 2007

Des souris et des agents fiscaux

Désolé pour le long délai de près d'un mois, mais comme nous étions à la porte d'une implantation et qu'il restait beaucoup de choses à faire, les dernières semaines ont été folles folles, avec de longues journées et de très courtes fin de semaines...mais bon, on va survivre. Y a quand même pas de quoi s'arracher la tête et faire une passe au Pape, comme on dit.

Enfin, j'ai pu en profiter de mon (trop) court retour à Montréal pour me reposer un peu et voir certains d'entre vous - désolé pour les autres, mais on fait notre possible à l'intérieur de 2 malheureuses semaines. Prochain retour? Octobre, inch Allah!

Bref, depuis mon retour le 9 avril, le manège a repris de plus belle...heureusement, le client n'étant pas près pour l'implantation, celle-ci sera décalée légèrement (probablement d'un mois), ce qui nous laisse une chance de respirer un peu. Mon collègue Philippe et moi en avons donc profité pour prendre deux jours de congé: samedi et dimanche.

Puisque mon éminent collègue était insistant (faut dire que je n'ai pas résisté longuement), nous avons décidés d'aller faire de la pêche en haute mer près de l'Île de Ngor, un coin tout à fait charmant.


La plage de l'île de Ngor

Nous avons tout d'abord essayé à la traîne (on installe les cannes à pêches à l'arrière du bateau et on avance tranquillement avec l'appât près de la surface, et pendant que le capitaine s'amuse on jase sur le deck, idéalement avec une bière (Flag de préférence)), approche qui n'a apporté aucun dividende.

Devant notre peu de chance (et l'absence de bière), nous avons décidé de changer de méthode et d'adopter celle de la palangrotte (qui consiste à attacher un poids à un fil, et à une trentaine de cm on y attache un bout de corde au bout duquel se promène l'appât). Pas plus de chance pour moi, mais mon collègue, évidemment expert dans cet art subtil, a ramené un poisson dont le nom échappait même au capitaine.

Malheureusement pour lui, le talent vient souvent avec des vices, et le sien fut le mal de mer puisque quelques secondes après avoir sorti le poisson de l'eau, il restitua à la mer quelques parties de son léger goûté. Comme quoi rien ne se perd, rien ne se crée. Au moins, fidèle à lui-même, Philippe su être malade avec classe.

Après notre retour précipité sur la terre ferme, nous pûmes relaxer sur la plage et nous baigner, l'eau revenant tranquillement à une température acceptable, pendant que sur Montréal tombaient 20 cm de neige en plein mois d'avril...l'expatriation a quand même ses bons moments.

Côté business, mardi matin avait lieu le lancement officiel de la formation des utilisateurs du site pilote. Pour l'occasion, le tout DGID (direction des impôts et des domaines) s'était déplacé: Directeur général, coordonnateur, directeur des impôts, directeur du site pilote, coordonnateur national de mon projet...Évidemment, le DG a lancé la formation en y allant d'une allocution sur SIGTAS (le système de gestion des impôts qu'on implante) et tous les changements qui vont de paire: changement de fenêtres, changement des ordis, rénovations, etc.

Au moment précis où le DG parle de ces améliorations, mon collègue (tjrs le même bout-en-train) me tire par la manche de veston et pointe mon soulier...après quelques secondes de recherche, je finis par voir: une souris se promenait allègrement autour de mes pieds, en profitant même pour s'arrêter quelques minutes pour gruger tranquillement une pile de déclarations fiscales. Ça c'est l'Afrique mon ami! (et tous ses numéros, pour les nostalgiques de Passe-Partout qui l'auraient complété mentalement).


Une souris sans aucun lien avec le Sénégal


Autres anecdotes pendant qu'on y est...quelques semaines avant mon retour à Montréal et pendant l'absence de ma propriétaire, j'étais avec ma collègue Carole qui était ici à l'époque. On se préparent à sortir, on sort, la porte se ferme et je touche à mes poches: elles sont plates. Aucune clé ne s'y cache. Panique. Il faut comprendre que ce qui m'arrive est ma hantise depuis mon arrivée il y a maintenant un an (date d'anniversaire officielle à Dakr: 15 avril 2006). Ma porte est littéralement blindée, et la serrure est impossible à copier (je vous montrerais la clé que vous vous mettriez à courir autour d'excitation). Damn. Seule possibilité: passer par la porte patio. Heureusement que je suis au premier! Je vais donc voir mon gardien, puis le personnel de l'hôtel voisin pour obtenir une échelle. Le gardien de l'hôtel en trouve une et l'apporte : elle fait au mieux la moitié de la longueur voulue. Je déprime un peu, mais le gardien décide d'y aller. Il monte l'échelle et réussit à se cramponner à la rampe pendant que je supporte l'échelle avec mon gardien. Il essaie d'ouvrir: porte barrée. Redamn. Il se met donc à tirer et pousser la porte jusqu'à ce que celle-ci arrache. Ouf! Je réussis donc à réintégrer mon appart une fois qu'il m'a ouvert la porte principale, en échange d'une modeste rétribution...je remets la porte en place mais elle reste un brin endommagée par l'expérience (et moi traumatisé).

Une semaine plus tard, mes collègues (Philippe étant arrivé entre-temps) et moi nous installons pour regarder un film. Je ferme donc les volets - il faut comprendre que mes volets descendent du haut de la porte-patio lorsque j'actionne une manivelle, ce que je fais machinalement en regardant le film. Malheureusement, pour la première fois la bonne avait accoté mon rack à linge sur la porte patio et non sur le mur. Résultat: le volet s'accumule sur le rack, ce qui fait en sorte que ça se décroche dans le haut et BADANG! tout tombe sur mon balcon en se défaisant...En deux semaines d'absence de ma propriétaire j'ai réussi à faire plus de dommages à mon appart que dans les 11 derniers mois (rien détruit depuis la lampe du premier jour, sauf peut-être un verre).

Comme je n'ai pas encore été évincé, j'imagine que les réparations n'ont pas coûté trop cher...j'espère être capable de garder l'appart pour les 6 prochains mois, Inch Allah!