Du Sine Saloum à Dindefello, puis retour sur Dakar
La route de Toubacouta jusqu'au Niokolo Koba s'est fait sans pépins, sauf évidemment lorsque le chauffeur du véhicule nous a annoncé après 6 heures de route: "Je ne voulais pas vous le dire trop vite mais on a des problèmes de freins...faudra arrêter pour réparer". Et pendant ce temps, Mme C. faisait des pressions subtiles pour obtenir un accès à Internet pour pouvoir prendre ses messagesl Bon, une fois dans un voyage de 3 semaines n'est pas coutume...
Réparation du frein de notre rutilant 4x4
Le lendemain nous avons pu entrer dans le parc, non sans que l'un des habitants fassent tout un deal à Mlle C.: une location de jumelles pour 4000 par jour. Calcul rapide, nous restons 3 jours, donc 12 000...je ne m'obstine pas, je donne les 12000 FCFA et hop nous partons...mais là l'esprit roule et on se rend compte qu'on s'est autocouillonnés: 12000 FCFA c'est 25$. Nous allons non pas faire 3 jours mais 2 jours de safari...et en plus les jumelles sont un don d'un espagnol de passage dans le parc avant nous! J'ai quand même un peu honte de nous...je rigole bien de Mlle C, à qui on fait porter le chapeau et qui le prend vraiment, mais alors là vraiment personnel, puisque les jumelles sont pour elle.
Antilope-cheval se demandant foutrement pourquoi je le prends en photo
Un marsupilami, animal sanguinaire du Niokolo Koba, hurlant son terrible cri de chasse
Toutefois, ça se gâte un peu le midi quand on s'aperçoit que la piscine est vide - c'est la basse saison alors on est les seuls touristes dans l'hôtel, et le service est réduit. De plus, le lendemain matin on ne pourra pas faire le tour de pirogue, faute de piroguier...tant pis pour les hypopotames! On décide donc de quitter le lendemain matin au lieu du soir, pour pouvoir arriver plus tôt à Kédougou...ce qui fait que notre location de jumelle a duré une seule journée! Comment se faire arnaquer. Mlle C décide donc qu'elle a mal compris et qu'elle pense qu'il s'agit d'une location/achat...bien sûr. Évidemment, à la sortie du parc on se fait apostrophé, et une autre longue discussion s'ensuit sur comment arnaquer les touristes avec des jumelles (surtout qu'il y en avait à l'hôtel, gratuitement). Après avoir remis les jumelles, nous finissons par quitter pour Kédougou.
Vue sur le pays Bassari, à mi-chemin vers le village d'Iwol
La population est très chaleureuse, nous faisons la visite du village. J'ai acheté un couteau artisanal (qui, je l'apprendrai à Dakar, était malheureusement infesté de termites...le couteau a donc été généreusement aspergé d'insecticide, puis placé dans le congélateur depuis ce temps. Comme il n'y a plus de bran de scie, je suppose que ça a été efficace). Le plus gros baobab de la région se trouve dans ce village et fait 23 mètres de circonférence. C'est pas petit!
Petite fille bédik devant du riz séchant au soleil
Village d'Iwol
Après Iwol, nous allons à la magnifique cascade de Dindefello, la seule du pays et qui doit bien faire une centaine de mètres, que la charmante Mlle C s'obstine à appeler la fontaine. La route de terre battue et de roches volcaniques est assez mauvaise, et les quelques 15 km prennent plus d'une heure à être parcourues...encore pire qu'au Rwanda! La cascade est vraiment jolie, mais malheureusement la saison des pluies étant alors à nos portes le débit est très faible...il est quand même fort agréable de s'autoflageller sous la chute, ça fait comme un violent massage.
Lit de camp dans la case du campement de Dindefello
Le lendemain nous avons grimpé la montagne pour pouvoir admirer la cascade de haut. La randonnée me semble déjà plus facile que la veille, quoiqu'elle a des séquences beaucoup plus à pic, presque verticales. La vue sur le Sénégal oriental est magnifique. En fait, c'est la région du pays qui me fait pensé aux Laurentides (avec une végétation tropicale et non boréale, évidemment). En chemin nous croisons un serpent, puis un scorpion noir défunt. Heureusement, ce dernier est apparemment léthal et est assez gros - son corps doit faire 10 cm, et sa queue également...
La cascade de Dindefello vue de dessus
Depuis ce temps c'est le train-train quotidien:
- J'ai continué l'opération de destruction de l'appartement lorsque la mystérieuse Mlle C., faisant la sieste dans le salon pour plus de fraîcheur, avait mis la chaîne de sécurité sur la porte d'entrée. Sécurité my ass, comme on dit...quand je suis revenu du travail j'ai ouvert la porte sans appliquer beaucoup de pression, et le cadre de porte a arraché à moitié (l'autre moitié est restée sur place puisque le bout de bois s'est cassé à un certain endroit).
- J'ai hébergé une jeune trifluvienne en médecine, Dominique, qui faisait le même stage que mes deux amies de l'été précédent. Une jeune femme fort sympathique et avec qui j'ai eu bien du plaisir en allant à la plage ou en allant voir un spectacle en compagnie de 4 françaises supplémentaires. Malheureusement elle quitte dès samedi pour retourner à Montréal retrouver sa famille et son copain.
- J'ai commencé à prendre des cours de djembé 2 fois par semaine avec un griot sénégalais. Comme il n'y pas de partition ou de base écrite (je lui ai demandé une fois de m'écrire la séquence et il a écrit "ndélé det, té cicum"...ça aide beaucoup pour savoir à quelle vitesse et avec quelle main il faut frapper!
- J'ai réussi à m'embarrer encore une fois à l'extérieur de mon appartement, évidemment un jour ou Dominique était en stage en brousse...heureusement cette fois-ci la porte patio était ouverte, alors il a suffit d'attacher deux échelles bout à bout avec de la corde pour pouvoir remonter sur mon balcon.
P.S. Le Marsupilami est une gracieuseté de Franquin.
7 commentaires:
Tu as trouvé la randonnée de Dindéfello plus facile que celle d'Iwol? Quelle surprise, c'est moi qui a traîné tout ton stock!!! Comme une mule, voilà comment tu traitais ton propre frère. Au moins j'ai réussi à grimper assez vite pour rester hors de portée de ton fouet
La propagande de Mamadou ne cessera donc jamais!
http://coupdetatnapoleon.blogspot.com/
Bravo Mamadou, tes relations avec la petite faune semblent sur la bonne voie. Encore quelques années et tu pourras concurrencer Georges Brossard sur son propre terrain... Pour les curieux, ledit Georges est un ancien notaire reconverti dans la chasse aux papillons et autres insectes. C'est aussi le fondateur de l'Insectarium de Montréal.
Bon, continue à parcourir le monde et à observer ces petites créatures à plusieurs pattes, étant donné que tu ne sembles toujours pas te décider à changer de sujet de prédilection et à regarder les bibites à deux pattes, de genre homonidés, particulièrement de sexe féminin !!
Oh! bien sûr, tu nous parles de trifluviennes de passage mais cela semble une espèce particulièrement éphémère et aux migrations pour le moins aléatoires, voire imprévisibles.
Ou alors, c'est que tu nous prives intentionnellement et malicieusement de quelques croustillantes anecdotes se déroulant sous la moustiquaire pour nous servir les aventures palpitantes des bestioles et cancrelats africains.
Quoi qu'il en soit, bien des bonnes choses à toi au cours de tes périgrinations.
Mlle C. serait-elle la femme de Napoléon ?
uhhhh he said homonidés
Oh, yeah!
ha ha hi ha ha
yeah
Je suis d'accord avec anonyme, je crois que la vie animale de Mamadou ne nous est pas toute racontée.
Son frère... Voilà des commentaires juste comme je les aimes ! LOL
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