Petite fin de semaine tranquille à Dakar: j'ai à peine travaillé quelques heures samedi, pour pouvoir passer une demi-journée à la piscine de l'hôtel où elle séjourne...rien de majeur, me direz-vous, et je serai complètement d'accord avec vous. Au moins, je n'ai pas été malade - faut croire que je ne suis malade que si je décide de prendre une fin de semaine de 2 jours au complet.
Et pourtant, pourtant il faut toujours qu'il arrive quelque chose même durant les moments les plus banals. J'étais coolement étendu sur ma chaise longue, dialoguant avec ma collègue de choses spirituelles comme la signification du ka, l'interprétation sud-saoudienne de l'Aurore de Nietsche ainsi que le coût exorbitant des bouteilles de Perrier (8$) à l'hôtel quand tout à coup, on entends un splash! et on a l'impression de recevoir quelques gouttes de pluie...d'où est-ce que ça vient? On regarde partout, rien de particulier sauf des travailleurs sénégalais qui, juchés sur des camions, reluquent la cours de l'hôtel et nous envoie des baisers (enfin je suppose qu'ils les envoient à ma collègue). Ça doit être eux, dis-je, toujours prompt à accuser autrui, et je me remets à lire lorsqu'elle me dit "C'est quoi ça?" en pointant une tache plus ou moins blanche sur sa cuisse. Étrange...c'est alors que je remarque 2 spots sur mon costume, un blanc et un jaune. Merde! Faut que je me tape 8000 km de voyage, que je me démène pendant 1 an à informatiser le gouvernement d'un pays pour que sa faune locale me chie littéralement dessus! Incroyable non? Quelle ingratitude...depuis ce temps j'ai une dent contre les moineaux locaux.
Aujourd'hui, nous somme allés à la plage de Yoff, non loin de Dakar, parce que sur les bouteilles d'eau Kirène on y annonçait des tournois de volley-ball, des démonstrations de surf, etc...Cool. On s'est donc installé et c'est alors que j'ai vécu une expérience traumatisante: le beach party à la française (car évidemment des Français avaient le contrôle du show, au détriment des Libanais qui ont pourtant souvent le haut du pavé à Dakar). Non pas que je n'aime pas les Français, quoique plusieurs des Français ici sont des militaires qui se croient encore en territoire colonial, mais leur approche linguistique me laisse toujours un peu perplexe.
Le party, qui s'appelle le Festival Beach Attitud (sic, prononcez biche attitude), a donc permis à votre bloggueur préféré de noter quelques-unes de ces phrases qui montrent que la langue de Molière se porte bien au pays de Nelligan:
- "Le concours de surf est composé de 4 teams (prononcer tsims)"
- "Seulement un guitariste et un batteur? Ça va être de la musique lourde dis-donc! (le commentateur qui décrit un groupe rock qui vient jouer sur le stage)
- "Allez les surfeurs, prenez votre wave (prononcer ouave)"
- "Allez, tout le monde regarde les breakers (prononcer les brékeurs, désignant un groupe de jeunes qui font du break-dancing"...de quoi disjoncter)
Et mon préféré personnel:
- "En avant et on se fait aller la chevelure (parce qu'il y avait le groupe rock susmentionné qui faisait du pseudo heavy, il aurait fallu faire une imitation de Wayne's World)"
Malgré tout, ce fut bien plaisant: la plage était belle sauf pour les poissons morts qui croupissaient sur le sable blond, les vagues étaient puissantes et assez fortes pour que je manque perdre mon maillot quelques fois dans les rouleaux, l'eau était chaude...mais le moment le plus déstabilisant fut lorsque ma collègue qui me parlait d'un Sénégalais qui la suit matin et soir sur le chemin du bureau et qui disait se demander comment s'en débarrasser fut abordé par un autre Sénégalais (d'au moins 50 ans) qui est venu la chercher à côté de moi, l'a pris par le bras et l'a tirée jusqu'à son parasol en lui disant de s'asseoir avec lui...elle avait beau se débattre, apparemment il tirait fort. Elle a fini par avoir la paix en me désignant (qui les surveillait l'air pas commode, comme seul un chauve avec un pinch peut avoir l'air pas commode) comme son copain ou son mari, je ne sais trop. Il a fini par la lâcher avant que je me lève, en la traitant (ou moi) de motherfucker...il a même craché dans ma direction un peu plus tard. Une heure après il cruisait des filles de 16 ans en leur faisant miroiter une poche de jus de bouye (le fruit du baobab, aussi appelé pain de singe, et qui donne un jus blanchâtre, laiteux).
Finalement, un dernier mot pour souhaiter bonne fête aux papas que je connais: mon propre paternel, Jean-François, Marc-André (bravo pour ta 2e poupoune), Sébastien, J-P, etc...
Anecdote afghane
Il y a 15 ans